Après les défaites électorales : discussions sur la direction du FMLN au Salvador

San Salvador. Les résultats des élections présidentielles et législatives du 4 février et des élections locales du 3 mars au Salvador ont abouti à la destitution du parti de gauche Front de libération nationale Farabundo Martí (FMLN).

Cela a déclenché des discussions internes sur le réalignement du parti. Il en résulte, entre autres, des divisions au sein du FMLN.

Avec sa défaite aux dernières élections, ce pays d'Amérique centrale se retrouve sans opposition de gauche au parlement et dans les administrations locales pour la première fois depuis les accords de paix de 1992 (a rapporté Amerika21).

L'interprétation « créative » de la Constitution et l'ajustement des lois électorales au profit du parti au pouvoir du président Nayib Bukele visaient à éliminer les partis d'opposition de tout organe de décision politique, mais ce n'est pas la seule raison du mauvais état du parti.

Depuis longtemps, les partisans du FMLN se plaignent du fait qu'au fil du temps, contrairement à ses origines révolutionnaires, le parti s'est transformé en un parti électoral « comme les autres » et a ainsi renoncé à ses positions sociopolitiques d'origine. , qui étaient orientés vers les intérêts de la population.

Les nouvelles autorités sont particulièrement critiquées. Une accusation est qu’elle évite une confrontation frontale avec Bukele. « Il est inquiétant que le FMLN soit le seul parti à rester silencieux après les élections », déclare Norma Guevara, députée de longue date du FMLN.

Le 7 juillet, le FMLN prévoit d'organiser des élections internes pour sa nouvelle direction, dans le cadre d'un renouvellement suite aux récents résultats des élections.

Le candidat présidentiel récemment défait, Manuel « El Chino » Flores, a été le seul candidat à annoncer qu'il briguerait la présidence pour les cinq prochaines années. Les critiques ont contré cela en exigeant que les innovations incluent une équipe de direction plus jeune.

Zaira Navas, avocate et militante des droits de l'homme, a récemment déclaré dans une interview au quotidien « Junge Welt » qu'un changement générationnel au sein du parti était nécessaire de toute urgence. Les dirigeants actuels n’ont pas réussi à reconnaître les « nouvelles réalités d’une population toujours plus jeune ». Elle n’a pas non plus pris diverses mesures au cours de son gouvernement (2009-2019) par prudence. Afin de maintenir sa capacité à gouverner, elle a fait trop de compromis.

Entre-temps, le 20 mars, des membres de l'organisation de jeunesse du FMLN « Bloque Popular Juvenil » ont présenté la nouvelle organisation « Revolución Comunista » (Révolution communiste). Selon ses propres déclarations, celle-ci devrait être « la voix de la classe ouvrière marginalisée et opprimée, afin d'établir un agenda clair pour résoudre les problèmes fondamentaux du pays ».

La scission est également considérée comme une réponse au refus de nombreux dirigeants actuels du FMLN de se retirer et de tout essayer pour rester au pouvoir.