Crainte d’un coup d’État en Sierra Leone : combats dans la capitale Freetown

Les attaques contre la principale caserne militaire et la prison centrale ébranlent Freetown, la capitale de la Sierra Leone. Le gouvernement impose un couvre-feu.

BERLIN | Les craintes d’un coup d’État militaire se sont répandues dimanche en Sierra Leone. La raison : des tirs nourris la nuit dans les environs de la caserne militaire la plus importante du pays. Des « individus non identifiés » ont tenté de s’introduire par effraction dans la caserne Wilberforce, dans la capitale Freetown, aux petites heures du matin, le ministère de l’Information a annoncé ce matin. « Ils ont tous été repoussés. »

Cependant, si tout cela était terminé, le gouvernement n’aurait probablement pas imposé en même temps un couvre-feu national « pour permettre aux forces de sécurité de poursuivre le processus d’arrestation des suspects », poursuit le communiqué. Ils sont en train d’« enfumer les restes des renégats fugitifs ». a déclaré le président Julius Maada Bio un petit peu plus tard.

A midi, la prison centrale de Sierra Leone à Freetown, communément connue sous le nom de prison de Pademba Road, conçue pour accueillir 220 détenus mais qui en détenait récemment plus de 2 000, s’est vidée. Des vidéos montrent comment les cellules se sont ouvertes et plus tard, des évadés présumés courent le long des murs et des rues de la prison. L’une des personnes libérées serait le musicien de rap Boss La, emprisonné depuis 2022 pour vol et attendant son procès.

Confirmation du ministre de l’Information Chernor Bah dans l’après-midi, les forces de sécurité ont été « contraintes de procéder à un retrait tactique dans l’intérêt de la protection des vies civiles ». Cela a permis d’ouvrir plusieurs prisons. « Veuillez noter que la SLBC (chaîne de télévision publique) n’est pas en feu et n’est pas assiégée », a tenté de rassurer le ministre. Il y a des combats dans le district de Jui.

La situation en Sierra Leone est tendue depuis la réélection du président Julius Maada Bio, le 24 juin. L’opposition n’a pas reconnu la victoire, a convoqué de nouvelles élections sous l’égide d’une nouvelle commission électorale et a annoncé le boycott du parlement et des conseils locaux nouvellement élus. Le différend a pris fin après qu’un accord négocié au niveau international ait été conclu le 19 octobre, prévoyant notamment la cessation de toutes les procédures judiciaires liées aux élections.

Ce n’est que le 4 novembre que la prison centrale de Conakry, en Guinée voisine, a été prise d’assaut par des hommes lourdement armés. De nombreux prisonniers ont été brièvement libérés, notamment l’ancien dictateur Dadis Camara. L’évadé le plus en vue, l’ex-général Claude Pivi, accusé de massacres, est toujours en fuite.