États-Unis : « Attaque contre les infrastructures »
Les États-Unis surveillent la situation de près : au Kosovo, une explosion se produit au niveau d’un canal d’approvisionnement de deux importantes centrales électriques au charbon. Ce n’est pas le premier incident violent dans la région, souligne le Premier ministre Kurti en parlant de la Serbie. Les accusations y sont rigoureusement rejetées.
Après une explosion dans un canal d’approvisionnement de deux importantes centrales électriques au charbon au Kosovo, le Premier ministre Albin Kurti a imputé la responsabilité aux « gangs dirigés par les Serbes ». « Cette attaque criminelle et terroriste visait à endommager nos infrastructures essentielles », a-t-il déclaré vendredi soir. « L’attaque a été menée de manière professionnelle. Nous pensons que des gangs contrôlés par la Serbie sont derrière cela », a-t-il ajouté. La Serbie a condamné l’incident comme un « acte inacceptable de sabotage » et a fermement rejeté les accusations de son pays voisin.
Le gouvernement du Kosovo a ensuite publié une déclaration réitérant les allégations de Kurti. « Les premières indications » suggèrent que l’explosion a été « orchestrée par l’Etat serbe, qui est capable de mener une telle attaque criminelle et terroriste », a-t-il ajouté. En outre, « des mesures supplémentaires ont été adoptées pour renforcer la sécurité autour des infrastructures et services importants tels que les ponts, les transformateurs » et d’autres emplacements.
L’explosion près de la ville de Zubin Potok, dans le nord du Kosovo, a endommagé un conduit d’alimentation qui alimente les systèmes de refroidissement de deux centrales électriques au charbon qui fournissent la majeure partie de l’électricité du Kosovo. Si les dégâts ne sont pas réparés rapidement, il y aura des pannes de courant, a déclaré Kurti. Le ministre de l’Économie, Artane Rizvanolli, a annoncé plus tard que l’approvisionnement en électricité fonctionnait sans problème. Les autorités ont trouvé une méthode alternative pour refroidir les centrales électriques. Selon les autorités, des travaux de réparation étaient en cours.
Le canal s’étend du nord du Kosovo, dominé par les Serbes, jusqu’à Pristina, la capitale du Kosovo, et fournit également de l’eau potable. Des images publiées dans les médias locaux montraient de l’eau s’écoulant du canal.
L’ambassade américaine à Pristina a parlé sur Facebook d’une « attaque contre les infrastructures critiques au Kosovo ». « Nous suivons la situation de très près (…) et avons assuré le gouvernement du Kosovo de notre plein soutien pour garantir que les responsables de cette attaque criminelle soient identifiés et tenus pour responsables. »
La Serbie nie toute implication
La Serbie a fermement condamné cet incident. « De telles actions destructrices sont inacceptables », a déclaré le ministre serbe des Affaires étrangères Marko Djuric. Ils ont menacé « la fragile stabilité que nous essayons de maintenir ». « Nous appelons toutes les parties à résister aux provocations et à s’appuyer plutôt sur le dialogue, la compréhension mutuelle et la coopération », a ajouté Djuric.
Le ministre a catégoriquement rejeté l’accusation de Pristina selon laquelle Belgrade était derrière l’attaque. Il a qualifié les allégations d’implication serbe de « sans fondement » et de « distraction délibérée ». Il a suggéré que ce n’est pas Belgrade mais le gouvernement de Pristina qui pourraient être « potentiellement impliqués » dans l’incident. Le principal parti serbe du Kosovo, la Liste serbe, a également condamné l’attaque « dans les termes les plus fermes ».
Les incidents violents se sont récemment multipliés dans le nord du Kosovo. Plus tôt cette semaine, des assaillants ont lancé des grenades à main sur un bâtiment municipal et un commissariat de police.
La Serbie ne reconnaît pas l’indépendance de son ancienne province du Kosovo et des affrontements répétés ont eu lieu dans le conflit qui couvait depuis plus de 30 ans. La République du Kosovo s’est déclarée indépendante en 2008, mais n’est en aucun cas reconnue par tous les États de l’ONU.