La Cour interaméricaine condamne le Mexique pour la disparition de zapatistes

San José. La Cour interaméricaine des droits de l’homme (Corte IDH) a condamné l’État mexicain pour la disparition forcée d’Antonio González Méndez. Le sympathisant de l’Armée zapatiste de libération nationale (EZLN) a été vu vivant pour la dernière fois le 18 janvier 1999 à Sabanilla, dans le nord du Chiapas. A l’époque, la région était contrôlée par des groupes paramilitaires.

L’Autorité interaméricaine des droits de l’homme vient de constater que l’organisation paramilitaire « Développement, Paix et Justice » est directement impliquée dans la disparition de González Méndez dans une affaire qui remonte à 25 ans. Cette organisation faisait partie des groupes qui « opéraient avec le soutien ou l’assentiment de l’État, dans le but de neutraliser les organisations considérées comme ennemies, comme l’EZLN », selon la Corte IDH.

L’organisation locale de défense des droits humains Fray Bartolomé de las Casas (Frayba) a qualifié le verdict de l’IDH Corte d’« historique ». Le cas d’Antonio González Méndez est symbolique pour toutes les victimes du terrorisme d’État. « Le gouvernement mexicain a organisé, formé, financé, armé et soutenu des groupes paramilitaires » dans le cadre d’un plan de contre-insurrection systématique visant à vaincre l’EZLN et la population civile qui sympathisait avec lui, souligne Frayba.

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Dora Roblero, directrice de Frayba, a expliqué dans un entretien avec Aristegui Noticias que le verdict de cet important précédent montre que « la stratégie contre-insurrectionnelle, la formation de groupes armés et l’implication de l’armée sont responsables de nombreux cas dans lesquels des personnes disparaître « .

L’arrêt de la Cour ouvre « une fissure dans le mur de complicité et d’impunité construit par les auteurs, acteurs politiques, militaires et paramilitaires » pour dissimuler les crimes d’État, a affirmé Frayba.

La décision oblige l’État mexicain à reconnaître publiquement sa responsabilité et à mener des enquêtes approfondies pour faire la lumière sur ces graves violations des droits humains commises lors du conflit armé interne au Chiapas.