Au Kenya, de nombreux jeunes protestent depuis des semaines contre le gouvernement. Aujourd’hui, le président Ruto réagit et limoge une grande partie de son cabinet.
NAIROBI epd/ | Après que les manifestations ont été en partie réprimées par la police, le président kenyan William Ruto a dissous son cabinet avec effet immédiat. Ruto a déclaré jeudi que les limogeages des ministres étaient une réaction aux critiques du gouvernement que les Kenyans exprimaient depuis des semaines lors de manifestations et sur Internet.
Lui, son adjoint Rigathi Gachagua et le ministre des Affaires étrangères Musalia Mudavadi restent en fonction. Ruto a également limogé le procureur général Justin Muturi. Le chef de l’Etat a déclaré qu’il entamerait immédiatement des discussions avec des experts. Les secrétaires d’État sont censés diriger les ministères jusqu’à ce que les postes ministériels soient pourvus.
Depuis la mi-juin, ce sont surtout les jeunes qui descendent dans la rue au Kenya. L’élément déclencheur a été la critique d’une loi censée introduire de nouvelles taxes, entre autres sur l’alimentation. Même après que le président a rejeté la loi, les protestations se poursuivent. Les gens accusent le gouvernement de gaspiller l’argent des contribuables et exigent des comptes sur les dépenses gouvernementales. Des appels répétés à la démission du président sont lancés.
Des dizaines de personnes ont été tuées lors des manifestations à l’échelle nationale. Les défenseurs des droits de l’homme accusent les forces de sécurité de recourir à une force excessive. Sur les réseaux sociaux, les militants ont appelé à ne pas se reposer sur leurs lauriers concernant la dissolution du cabinet, mais plutôt à faire face aux violences policières et à en tirer également des conséquences pour le personnel d’institutions telles que la police.