La Paz. Le conflit au sein du parti au pouvoir Movimiento al Socialismo (MAS) entre les partisans de l’ancien président Evo Morales (Evistas) et l’actuel président Luis Arce (Arcistas) plonge le pays dans une profonde crise politique. Après 24 jours de blocages d’Evista, une courte période de récupération a suivi, mais aucune solution définitive n’est en vue.
La situation est tendue en Bolivie depuis plus de trois semaines en raison des blocus d’Evista. En raison du trafic limité, l’approvisionnement en nourriture et en carburant a été considérablement affecté. Les Evistas réclament la liberté et l’intégrité d’Evo Morales, qui fait actuellement face à des accusations d’abus sexuels et de traite d’êtres humains (a rapporté America21).
Au début de la troisième semaine de barrages routiers, le gouvernement a mobilisé environ 3 000 policiers et forces de sécurité pour lever par la force les barrages sur les routes clés. Il y a eu des affrontements au cours desquels des gaz lacrymogènes ont été utilisés par les autorités de sécurité ainsi que de la dynamite et des pierres par les Evistas. Lors du déblocage de Santa Cruz, 17 personnes ont été arrêtées puis transférées à La Paz.
Après 24 jours de barrages routiers qui ont paralysé le pays, les Evistas ont finalement annoncé une pause de trois jours dans leurs blocages et ont accepté d’entamer un dialogue avec le gouvernement par la médiation des organisations internationales. Ils ont également demandé la libération de toutes les personnes arrêtées lors des barrages routiers. Cette mesure a apporté un soulagement à court terme au pays puisque tous les blocus ont été rapidement levés, permettant ainsi le transport de marchandises.
Pendant ce temps, le président Arce a cherché à jouer le rôle de médiateur et a invité des représentants de divers secteurs à discuter du rétablissement de la normalité. Les tensions politiques ont finalement éclaté au Parlement, qui est devenu le théâtre du chaos et de la violence. Au cours de la session de l’Assemblée législative, les députés d’Evista ont lancé des objets sur Omar Yujra, le président nouvellement élu de la Chambre des députés, et sur les députés du MAS de l’aile Arcista. Des objets et des décorations florales ont également été lancés sur le vice-président David Choquehuanca, qui a tenté de calmer la réunion mais a finalement dû l’interrompre. L’altercation a suscité l’indignation nationale, plusieurs députés ayant publiquement condamné l’incident comme une « honte nationale ». Les tensions entre les députés du MAS reflétaient les profondes divisions au sein du MAS.
Après cet incident, le dialogue entre Evistas et Arcistas prévu vendredi a été annulé et les deux ailes ont continué à s’accrocher à leurs revendications de leadership respectives. La situation a été encore aggravée par la récente décision de la Cour constitutionnelle plurinationale (TCP), qui a estimé que la présidence ne peut être réélue ni de manière continue ni discontinue.
Cette décision constitutionnelle complique encore davantage les efforts de Morales, qui ne sera plus autorisé à se présenter aux élections présidentielles de 2025 en raison de cette disposition. Malgré cette nouvelle décision interdisant un troisième mandat à un président, Morales et ses partisans insistent pour qu’il se présente à nouveau en 2025 et ont déclaré qu’ils ignoreraient la décision.