Brasilia. Au moins six des dix pesticides les plus vendus au Brésil entre 2020 et 2022 provoquent des maladies graves, selon Sonia Hess, professeur émérite à l’Université fédérale de Santa Catarina. Ceux-ci incluent le cancer et les modifications du système endocrinien.
Le portail brésilien Rede Brasil Atual répertorie les six pesticides et les maladies qu’ils provoquent, selon Hess, comme suit :
L’insecticide et acaricide « Acephate » est nocif pour le sperme humain, selon des études de 2017. Une étude de 2016 le relie au développement du diabète de type 2, de l’hyperglycémie, des troubles du métabolisme lipidique, des dommages à l’ADN et du cancer.
L’herbicide atrazine pourrait provoquer divers types de cancer tels que le cancer de l’estomac, le lymphome non hodgkinien, le cancer de la prostate, le cancer de la thyroïde et des malformations chez les embryons.
Le fongicide chlorothalonil perturberait le système endocrinien.
L’insecticide chlorpyrifos peut provoquer divers types de cancer tels que les sarcomes du cerveau, des poumons, des intestins, la leucémie et les sarcomes des tissus mous. Il provoque également des intoxications aiguës graves, la maladie de Parkinson, l’asthme, l’infertilité, des anomalies congénitales, un dysfonctionnement sexuel, un trouble déficitaire de l’attention avec hyperactivité, l’autisme et des retards de développement, ainsi que des lésions du système nerveux central.
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Le Centre international de recherche sur le cancer classe le glyphosate comme cancérigène potentiel depuis 2015. L’herbicide a été principalement associé au développement du lymphome non hodgkinien et, plus récemment, de la leucémie chez les enfants.
Le fongicide et acaricide mancozèbe provoque le cancer de la thyroïde.
La situation environnementale et sanitaire au Brésil est déjà très grave en raison de l’utilisation intensive de pesticides. Récemment, le président Luiz Inácio Lula da Silva a adopté la loi 14 785 malgré les protestations des scientifiques et des groupes environnementaux. Il libéralise l’importation, la production et la commercialisation des pesticides et l’on craint que la situation ne s’aggrave encore.
Lula a opposé son veto à 14 articles de la loi pour garantir, comme il l’a dit, un « équilibre approprié entre les exigences des producteurs, la santé et l’environnement ». Toutefois, selon Greenpeace, cela ne suffit pas à protéger les citoyens des pires conséquences de la loi.
Le Brésil est le plus grand consommateur de pesticides au monde. Sous le président d’extrême droite Jair Bolsonaro (2019-2022), 2 181 nouveaux pesticides ont été approuvés, soit une moyenne de 545 par an. En 2023, sous le président Lula, 505 nouveaux pesticides ont été approuvés, notamment des pesticides cancérigènes et destructeurs de pollinisateurs. Ce nombre devrait encore augmenter en raison de la libéralisation.
En 2022, 232 entreprises possédant des produits pesticides enregistrés ont soumis un total de 6 266 déclarations et rapports sur leur production, importation, commercialisation et exportation de pesticides à l’agence environnementale Ibama.