Bruit de sabre à Téhéran
Sous l’administration Trump, les États-Unis adopteront probablement une approche encore plus dure à l’égard de l’Iran, et les premiers signaux se font déjà entendre. Téhéran met en garde contre des erreurs stratégiques et menace d’une longue guerre.
Peu avant l’entrée en fonction de Donald Trump, l’Iran avait mis en garde la nouvelle administration américaine contre des erreurs de calcul stratégiques et menacé de déclencher un conflit militaire prolongé. « Soyez prudent, ne commettez pas d’erreurs stratégiques et de mauvais calculs », a déclaré Hussein Salami, commandant en chef des Gardiens de la révolution iraniens (CGRI), sans nommer directement Trump. Selon Salami, « l’ennemi » pourrait croire que l’Iran est affaibli. Mais le pays est militairement à jour et prêt pour « des batailles importantes et prolongées contre l’ennemi et ses alliés dans la région », a-t-il déclaré, selon l’agence de presse Isna.
Par ailleurs, un envoyé du futur président américain a souligné la volonté d’adopter une position plus dure envers le gouvernement de Téhéran en visitant un événement réunissant des membres de l’opposition iranienne. Le monde doit revenir à une politique de pression maximale contre la République islamique, a exigé à Paris le représentant de Trump en Ukraine, Keith Kellogg, devant le groupe d’opposition Conseil national de la Résistance iranienne (CNRI). Le groupe basé en France appelle au renversement du gouvernement iranien. Cependant, on ne sait pas exactement quel est le soutien dont ils bénéficient en Iran.
Il existe une chance de changer l’Iran pour le mieux, mais cette chance ne durera pas éternellement. « Nous devons profiter de la faiblesse que nous constatons actuellement », a déclaré Kellogg. Les experts estiment que l’Iran est dans une position affaiblie. Suite aux développements au Liban et au changement de pouvoir en Syrie, le pays souffre d’importants problèmes politiques et économiques. Les pénuries d’énergie et la pollution atmosphérique aiguë ont contraint le gouvernement à fermer des écoles, des universités, des banques et des institutions publiques ces dernières semaines.
De nouvelles sanctions se profilent
Les observateurs supposent que la situation pourrait encore s’aggraver après l’entrée en fonction de Trump. Certains considèrent même qu’une attaque militaire d’Israël contre l’Iran est possible. Pour éviter la panique au sein de la population, l’Iran met publiquement l’accent sur une amélioration de sa logistique militaire afin de maintenir son image de puissance dans la région.
Trump veut recourir aux sanctions économiques pour forcer l’Iran à conclure un nouvel accord sur son programme nucléaire. Le gouvernement de Téhéran s’était déjà engagé à restreindre l’enrichissement de l’uranium et à autoriser des contrôles internationaux dans le cadre d’un accord nucléaire international en 2015. Cependant, Trump a annulé l’accord en 2018 lors de son premier mandat. Téhéran rompt alors progressivement ses obligations et se met, entre autres, à produire de l’uranium hautement enrichi. L’Occident craint que cela puisse être utilisé pour fabriquer des bombes atomiques. L’Iran nie de telles intentions.