« Cela ne fait aucun doute »
Les objectifs exacts de la guerre russe en Ukraine ne sont toujours pas clairs : s’agit-il de la chute du « régime nazi », d’une annexion complète – ou simplement d’empêcher l’adhésion à l’OTAN ? Selon le ministre russe des Affaires étrangères Lavrov, Moscou est sur la bonne voie pour atteindre ses objectifs.
Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a souligné après une rencontre avec son homologue chinois Wang Yi au Laos que Moscou insistait sur ses objectifs de guerre en Ukraine. Contrairement aux exigences de l’Occident, la Russie ne capitulera pas, a déclaré M. Lavrov à Vientiane à l’issue de la réunion des ministres des Affaires étrangères des pays de l’ASEAN. Tous les objectifs de la guerre, y compris l’interdiction des bases de l’OTAN en Ukraine, seraient atteints, a déclaré le ministre. « Cela ne fait aucun doute. » La guerre à grande échelle contre l’Ukraine dure maintenant depuis deux ans et demi.
Cependant, l’Occident n’exige pas de Moscou une capitulation, mais simplement un retrait du territoire ukrainien illégalement occupé. Au début de l’attaque, le président ukrainien Volodymyr Zelenskyj s’était également montré prêt à parler de statut neutre et de garanties de sécurité de la part de pays tiers. En mars 2022, il a déclaré à la chaîne de télévision américaine ABC qu’il avait « assoupli sa position sur la question de l’adhésion à l’OTAN il y a quelque temps » parce que l’OTAN n’était pas prête à « accepter l’Ukraine ». Quelques semaines plus tard, des nouvelles de crimes de guerre russes à Bucha et dans d’autres localités ukrainiennes sont arrivées.
Les objectifs de guerre exacts de la Russie ne sont pas clairs. Le chef du Kremlin, Vladimir Poutine, a récemment appelé l’Ukraine à renoncer à son adhésion à l’OTAN et à plusieurs régions de l’est et du sud-est du pays désormais annexées par Moscou. Les troupes ukrainiennes devraient également se retirer complètement des régions de Donetsk, Louhansk, Kherson et Zaporizhia. En outre, Moscou persiste à exiger une « dénazification de l’Ukraine », ce qui, aux yeux du Kremlin, signifie probablement l’établissement d’un gouvernement dépendant de la Russie à Kiev.
Medvedev veut détruire l’Ukraine
L’ancien président russe et vice-président du Conseil de sécurité, Dmitri Medvedev, va encore plus loin. Il a récemment indiqué clairement que la Russie continuerait à se battre même si l’Ukraine acceptait les conditions russes. Il suppose que tôt ou tard les « radicaux » reviendront au pouvoir à Kiev – apparemment après un changement de régime. Ce serait le moment pour la Russie « d’écraser enfin la bête ».
Lavrov a déclaré maintenant qu’il avait été informé par le ministre chinois des Affaires étrangères Wang Yi de sa rencontre à Pékin avec son homologue ukrainien Dmytro Kuleba. Kuleba s’est déclaré prêt à engager des négociations avec la Russie. Le Kremlin a toutefois rejeté la proposition de Kiev de participer à une conférence de paix plus tard cette année. Lavrov, pour sa part, a souligné qu’à Kiev, Zelensky lui-même avait interdit les négociations avec la Russie sous la direction du dirigeant du Kremlin Vladimir Poutine, par décret de sa direction. En fait, Zelensky n’a pas interdit les négociations avec Poutine, comme on le dit souvent. Mais le Conseil de sécurité ukrainien a déclaré en octobre 2022 que les négociations avec Poutine étaient impossibles.
Moscou se plaint d’une « escalade de la confrontation »
Le ministre russe a également rencontré le ministre sud-coréen des Affaires étrangères Cho Tae Yul pour discuter de la situation dans la péninsule coréenne. Poutine s’est récemment rendu en Corée du Nord. En conséquence, Cho Tae Yul avait demandé cette rencontre.
Lavrov s’est plaint de la détérioration de la situation dans l’ensemble de l’Asie du Sud-Est. « Il existe de nombreux signaux et signes d’une escalade de la confrontation. En fait, si l’OTAN progresse ici, l’alliance entraînera avec elle tous les maux du système de sécurité euro-atlantique », a déclaré M. Lavrov. L’objectif du système est de maintenir la domination des États-Unis et de leurs alliés. Lavrov a également mis en garde contre le déploiement de missiles américains dans la région. Les États d’Asie du Sud-Est n’ont aucun intérêt à la confrontation, a-t-il déclaré.
La Russie accuse à plusieurs reprises l’OTAN de ne pas être une alliance défensive mais de fomenter des conflits pour sa propre préservation. Après l’attaque à grande échelle contre l’Ukraine, l’alliance s’est élargie. La Finlande et la Suède, pays auparavant neutres, ont rejoint l’OTAN en avril 2023 et février 2024 en raison de la guerre.