Les étés en Inde deviennent de plus en plus chauds sans que le gouvernement indien, les riches du sous-continent ou le monde en général ne s’en inquiètent vraiment.
À quel moment une urgence nationale peut-elle être déclarée en cas de crise ? Ces derniers mois, la température en Inde a considérablement augmenté. Alors que les photos deviennent virales sur les réseaux sociaux d’une casserole d’eau commençant à bouillir dès qu’elle est placée à l’extérieur ou d’un œuf fêlé en train de frire sur l’asphalte, la réalité et l’ampleur de la chaleur sont bien pires.
Au cours des quatre derniers mois, au moins 100 personnes sont mortes à cause de la chaleur torride. Rien qu’au cours des derniers jours, la température dans la capitale New Delhi a atteint 49 degrés Celsius. Au coucher du soleil, il n’y a pas une seule brise fraîche ; Le réseau électrique est surchargé par la climatisation qui fonctionne jour et nuit, provoquant des pannes de courant au moment même où les gens s’endorment.
Rester au lit trempé de sueur est désormais une réalité et les matins apportent peu de repos. Une amie a écrit sur Facebook que son mari restait éveillé toute la nuit, mouillant à plusieurs reprises un grand tissu pour recouvrir leur chien souffrant. Les animaux de ferme meurent à cause du manque d’eau alors que toute l’Inde attend la mousson.
Continuez à sceller
C’est une plaisanterie courante depuis plusieurs années : cet été sera le plus cool de tous les temps ! Parce que les températures continuent d’augmenter chaque année. Pendant ce temps, l’Inde connaît un boom de la construction : des arbres sont abattus pour faire place à davantage d’autoroutes ; La construction de bâtiments en verre continue, même si cela ne fait que nuire au climat indien. Les architectes – et ceux qui ont beaucoup d’argent – croient encore que l’éclat du verre est un signe de réussite.
Il y a plus de dix ans, alors que je travaillais comme journaliste policier à Mumbai, un incendie s’est déclaré dans un grand complexe commercial qui abritait également le serveur d’une entreprise de télécommunications. Outre le fait que toute la zone était sans service téléphonique pour le reste de la journée, le chef des pompiers m’a indiqué que la façade vitrée du bâtiment, brisée par l’incendie, augmentait le risque pour les pompiers qui tentaient d’éteindre l’incendie.
J’ai passé mes étés d’enfance à écouter le vrombissement du ventilateur de plafond tandis que les rideaux de circulation d’air soufflaient entre les nombreuses fenêtres de notre ancien immeuble. Aujourd’hui, les vacances d’été pour les enfants en Inde signifient simplement être enfermés dans une pièce climatisée et jouer à des jeux sur leur smartphone.
L’été, c’est ne plus pouvoir jouer dehors
Le fait que dix agents électoraux soient morts en mai en dit long sur l’indifférence du gouvernement face aux catastrophes climatiques. Alors que le parti fasciste hindou a subi un revers lors des élections – il n’a pas remporté autant de sièges que prévu – il y a peu de changement dans la vie quotidienne de millions de personnes qui attendent la pluie comme dernier recours pour échapper à la chaleur.
Ce n’est que ces derniers jours que le gouvernement a ordonné aux hôpitaux de créer des unités spéciales pour traiter les patients souffrant d’un coup de chaleur. Au cours de l’été 2021, des personnes sont décédées à cause de la variante Delta du virus Covid-19. Cette année, des gens meurent de chaleur.
Néanmoins, on ne parle pratiquement pas du CO2-On a parlé des émissions. Personne n’assume la responsabilité des conséquences du changement climatique provoqué par l’homme. C’est la partie la plus riche de l’Inde – et du monde ! – qui doit prendre conscience de ce qu’il apporte à ce purgatoire appelé été que des millions de personnes doivent vivre.