San Salvador. Les organisations salvadoriennes de défense des droits humains ont présenté de nouveaux chiffres sur la situation pendant l'état d'urgence imposé depuis mars 2022.
Les groupes Amate, Azul Original, Cristosal, Fespad, Idhuca, Red Salvadoreña de Defensoras de Derechos Humanos et SSP ont documenté 6 305 signalements de violations des droits humains impliquant plus de 16 000 incidents individuels entre le 27 mars 2022 et le 15 mars 2024. Ils demandent la levée des mesures d'urgence. Plus de 240 personnes sont mortes en détention.
Parmi les violations des droits de l'homme les plus courantes appartenait Selon les organisations, arrestations arbitraires (94 pour cent), violations du droit à une procédure régulière (87 pour cent), intrusions (11 pour cent), traitements cruels, inhumains et dégradants (5 pour cent) et harcèlement (4,8 pour cent).
La police nationale est responsable de 4 701 de ces cas. Dans 934 cas, la police et l'armée ont agi conjointement. Dans 440 cas, l'armée était seule responsable. 52,2 pour cent des personnes concernées sont des personnes âgées de 19 à 30 ans.
Selon Ingrid Escobar, avocate du Socorro Juridico Humanitario, au moins 105 personnes sont mortes en prison à la suite de tortures et de mauvais traitements. « Nous avons la preuve que 44 pour cent de ces victimes ont été torturées et que 28 pour cent se sont vu refuser le traitement médical qui a conduit à leur mort », a-t-elle déclaré. L'association affirme que la majorité des personnes décédées étaient innocentes et arbitrairement détenues pour appartenance à une organisation illégale. Sur le nombre total de décès, 225 étaient des hommes et 14 étaient des femmes, indique le rapport, qui met particulièrement en avant les prisons d'Izalco et de Mariona.
L'association des journalistes Apes a signalé au parquet général l'agression d'un journaliste de Prensa Gráfica. Elle a été victime de surveillance et d'intimidation de la part de membres du parti au pouvoir Nuevas Ideas alors qu'elle se rendait à Ahuachapán pour son travail. Apes exige le respect de la liberté de la presse et de la liberté d'expression ainsi que la protection du travail des journalistes.
Les organisations de défense des droits humains ont exprimé leur inquiétude quant aux réformes du régime d'urgence, qui permet aux personnes d'être détenues pendant deux à quatre ans avant d'être jugées. Les personnes concernées se trouveraient donc dans une situation de protection juridique.