Espoir d’un nouvel accord au Moyen-Orient : tous les otages en échange de deux mois de paix ?

Les négociateurs à Paris discutent d’un accord global entre Israël et le Hamas. Selon les médias israéliens, des divergences subsistent.

BERLIN | Les grands noms de la diplomatie des otages étaient attendus dimanche à Paris pour libérer les Israéliens enlevés il y a plus de 100 jours dans la bande de Gaza et pour mettre un terme pour l’instant aux bombardements israéliens généralisés. Selon les médias, les pourparlers de Paris portent sur un accord qui stipule ce qui suit : Les combats devraient cesser dans une phase initiale de 30 jours. En échange, l’organisation terroriste Hamas libère toutes les femmes, les personnes âgées et les blessés en otages. On ignore encore combien de prisonniers palestiniens seront libérés des prisons israéliennes.

Au cours de cette période, Israël et le Hamas devraient régler les détails d’une nouvelle phase d’un mois au cours de laquelle les soldats israéliens enlevés et les civils de sexe masculin seront également libérés. Israël devrait également autoriser davantage d’aide humanitaire dans la bande de Gaza. Les livraisons d’aide dans la région progressent extrêmement lentement, même si l’ONU affirme que 85 pour cent de la population de Gaza a été déplacée et que les organisations humanitaires internationales mettent en garde contre la famine.

L’accord possible comprend la libération de tous les otages. Ce qu’il ne contient pas, c’est un accord pour mettre fin à la guerre. Israël pourrait reprendre ses attaques à grande échelle après deux mois pour atteindre son objectif déclaré de détruire complètement le Hamas.

Le chef des services secrets américains CIA, William Burns, son homologue israélien David Barnea du Mossad, le Premier ministre qatari Mohammed bin Abdulrahman Al Thani et le chef des renseignements égyptiens Abbas Kamel étaient attendus aux entretiens à Paris. Elle a rendu compte de l’accord naissant samedi.

Si cela se concrétise, ce serait le deuxième accord global entre les parties belligérantes. En novembre, plus de 100 otages israéliens ont été libérés au cours d’un cessez-le-feu de sept jours. Selon des informations israéliennes, 104 otages sont toujours détenus par le Hamas, dont des citoyens allemands. 28 autres seraient morts.

La pression sur Netanyahu s’accentue

En Israël, la pression s’est récemment accrue sur le Premier ministre Benjamin Netanyahu pour qu’il accorde la priorité à la libération des otages plutôt que de poursuivre la guerre avec une rigueur intacte. Samedi soir, des milliers de personnes ont de nouveau manifesté à Tel-Aviv et exigé la démission de Netanyahu. « Le gouvernement en faillite continue de faire comme si de rien n’était », aurait déclaré l’un des orateurs lors du rassemblement.

Cependant, les médias israéliens ont diminué dimanche l’espoir que la réunion de Paris aboutisse à un accord entre Israël et le Hamas. En conséquence, le Hamas exige qu’Israël mette complètement fin à la guerre et qu’il reste au pouvoir. Pour le gouvernement Netanyahu, déclarer officiellement cela équivaudrait à admettre sa défaite.

Agnès Callamard, Amnesty International

« Une campagne militaire impitoyable pour décimer la population »

Selon les chiffres palestiniens, plus de 26 000 personnes ont été tuées dans les combats en cours à Gaza. Selon les informations israéliennes, environ un tiers d’entre eux sont des combattants du Hamas. Aucun des deux chiffres n’a été vérifié de manière indépendante.

La Cour internationale de Justice (CIJ) de La Haye a appelé vendredi à davantage d’aide pour la population de la bande de Gaza. Israël doit également tout faire pour garantir qu’un « génocide » ne se produise pas. Le tribunal n’a pas exigé la fin de la guerre. Netanyahu a exprimé « le respect d’Israël pour le droit international », mais a qualifié les allégations de génocide de « scandaleuses ».

L’Afrique du Sud, qui a déposé plainte, a qualifié la décision de « victoire décisive pour l’État de droit international ». Agnès Callamard d’Amnesty International a déclaré que la décision préliminaire montre que le monde ne restera pas les bras croisés alors qu’Israël mène une campagne militaire impitoyable pour décimer la population de Gaza.