Des pourparlers entre Israël et le Hamas sont en cours, mais un accord n’est pas certain. Pendant ce temps, l’aide arrive désormais à Gaza via le poste frontière d’Erez.
BERLIN | Après l’optimisme des derniers jours, les doutes grandissent quant à la conclusion d’un accord prévoyant la libération de tous les otages israéliens et un cessez-le-feu dans la bande de Gaza. Une proposition israélienne est sur la table depuis des jours et une réponse était toujours en attente jeudi après-midi. Cependant, la veille au soir, un haut responsable du Hamas l’avait qualifié de « négatif ». Le Hamas présentera probablement sa propre proposition en réponse.
D’après ce que l’on sait, Israël a déjà fait des concessions. Par exemple, dans une première phase, seuls 33 des quelque 100 otages encore en vie doivent être libérés – en échange de la libération de vingt fois plus de prisonniers palestiniens. Mais pour le Hamas, le projet va apparemment trop loin d’un côté, mais pas assez loin de l’autre. Selon un prétendu projet de texte publié par le journal libanais al-Akhbar publié, « la partie palestinienne » s’engage à s’abstenir de reconstruire les infrastructures militaires. Dans le même temps, on ne parle que de « calme durable » – et non de fin de la guerre.
Les déclarations du Premier ministre Benjamin Netanyahu indiquent également qu’Israël n’est pas prêt à répondre à la demande d’une fin immédiate de la guerre. « Nous envahirons Rafah et y éliminerons les bataillons du Hamas – avec ou sans accord », a récemment déclaré Netanyahu. Des parties du Hamas, ainsi que des centaines de milliers de civils, se sont retirés dans la ville au sud de Gaza.
Parallèlement, mercredi, un convoi humanitaire composé de 30 camions a traversé le poste frontière d'Erez entre Israël et le nord de la bande de Gaza, qui, selon le ministère des Affaires étrangères de Berlin, n'est utilisé que sporadiquement pour l'acheminement de l'aide depuis quelques semaines. Après l'attaque majeure du Hamas contre Israël le 7 octobre, Erez a été complètement fermée. Le convoi de mercredi venait de Jordanie.
Erez est considérée comme l’un des moyens les plus rapides d’apporter une aide à la population du nord de Gaza. C’est là que le risque de famine est le plus élevé. Jusqu’à présent, les convois humanitaires ont dû emprunter les points de passage de Rafah et Kerem Shalom, dans le sud de Gaza, où les camions sont bloqués. Israël a récemment ouvert de nouveaux points d'accès dans le centre et le nord de la bande de Gaza, mais selon les médias, ils sont plus petits qu'Erez.
Qui doit assurer l’ordre public ? Pas clair
Les livraisons terrestres ont été complétées par des parachutages ces dernières semaines, auxquels l'Allemagne participe également. Les avions larguent depuis les airs des palettes contenant des canettes, du riz ou de la farine. En mars, des navires qui avaient quitté Chypre ont également débarqué sur un quai de fortune au large de Gaza. La route maritime n'était plus utilisée après les frappes aériennes israéliennes contre les véhicules de World Central Kitchen, au cours desquelles sept employés de l'organisation humanitaire ont été tués. Les navires en provenance de Chypre repartent désormais, mais se dirigent vers le port d'Ashdod en Israël.
Mais les routes maritimes et aériennes ne sont pas aussi efficaces que les routes terrestres, préviennent les ONG. Les livraisons par navire comportent des risques logistiques et nécessitent l’approbation de diverses parties. Des personnes ont déjà été tuées lors de largages aériens, heurtées par des palettes ou noyées alors qu'elles tentaient de récupérer les colis hors de la mer.
Mais la route terrestre n'est pas non plus exempte de risques : ce n'est que mercredi que la Jordanie a annoncé que des colons israéliens en Cisjordanie avaient attaqué deux convois humanitaires en route vers Gaza. Selon l'agence de presse Reuters, quatre hommes ont attaqué les convois près de la colonie de Ma'ale Adumim ; la police israélienne les a arrêtés.
Le colonel israélien Moshe Tetro espère pouvoir ouvrir Erez tous les jours. L'objectif est de permettre à 500 camions transportant des livraisons d'aide d'entrer chaque jour dans la bande de Gaza, soit à peu près le même nombre qu'avant le 7 octobre.
Une augmentation de l'aide humanitaire et autre est également incluse dans le projet entre Israël et le Hamas al-Akhbar négocier selon. Selon cela, dans une première phase d'une durée d'environ six semaines, les troupes israéliennes continueront à se retirer de certaines parties de Gaza afin de permettre l'acheminement de l'aide et le retour des civils. 500 camions transportant des secours et des biens destinés à la reconstruction, dont 50 camions-citernes, traverseraient la frontière chaque jour. Le texte reste toutefois flou quant à savoir qui est censé assurer l’ordre public dans la zone.