Le gouvernement fédéral est aux côtés d’Israël dans le procès pour génocide à La Haye. La Namibie critique vivement cette situation et établit des parallèles historiques.
AMSTERDAM | Les accusations de génocide portées contre Israël devant la Cour internationale de Justice attirent des cercles diplomatiques plus larges. Après l’audience de l’Afrique du Sud à La Haye et la défense d’Israël, le gouvernement namibien a publié ce week-end une déclaration dans laquelle elle prend l’Allemagne au sérieux. Dans ce document, elle rejette le « soutien de Berlin aux intentions génocidaires de l’État raciste israélien contre des civils innocents à Gaza ».
Le président Hage Geingob a exprimé samedi sa « profonde inquiétude » et a évoqué une « décision choquante du gouvernement allemand rejetant l’accusation moralement juste de l’Afrique du Sud selon laquelle Israël commet un génocide contre les Palestiniens à Gaza ». Il réagissait à la déclaration du gouvernement fédéral vendredi.
Dans ce document, il rejette « fermement et expressément » l’accusation de génocide portée contre Israël à La Haye ; cela n’a aucun fondement. Le Hamas poursuit plutôt l’objectif « d’anéantir Israël », contre lequel Israël se défend. C’est précisément en raison de l’histoire allemande et du « crime contre l’humanité de la Shoah » que le gouvernement fédéral se sent particulièrement engagé envers la Convention contre le génocide afin de mettre en œuvre l’exigence « Plus jamais ça ».
Geingob se souvenait également du passé allemand. Le massacre des peuples Herero et Nama du sud de la Namibie par la puissance coloniale allemande de l’époque entre 1904 et 1908 est considéré comme le premier génocide du XXe siècle. Ce n’est qu’après un long refus que le gouvernement fédéral a reconnu les crimes comme génocide dans l’évaluation historique de 2021 – mais la reconnaissance juridique fait toujours défaut à ce jour. La Namibie critique « l’incapacité » de l’Allemagne à tirer les leçons de son histoire.