Le camp Macron est d’accord avec Le Pen : une loi stricte sur l’immigration est adoptée par le Parlement à Paris

Le camp Macron est d’accord avec Le Pen
Une loi stricte sur l’immigration adoptée par le Parlement à Paris

Avec l’approbation des populistes de droite, le gouvernement Macron fait adopter une nouvelle loi plus stricte sur l’immigration au Parlement français. Les concessions faites notamment à Le Pen suscitent un vif ressentiment dans son propre camp.

Le Parlement français a approuvé la nouvelle loi controversée sur l’immigration. A Paris, le Sénat et l’Assemblée nationale ont voté tour à tour le texte juridique élaboré par la Commission de Médiation. Outre la majorité du camp du président Emmanuel Macron, les Républicains conservateurs et le parti populiste de droite Rassemblement National de Marine Le Pen ont également voté pour le projet de loi de compromis. Les partis d’opposition de gauche ont voté contre.

Selon le dernier compromis, les étrangers non européens n’auront droit à l’aide au logement qu’après cinq ans de résidence en France. Des exceptions sont faites pour les migrants qui travaillent, ainsi que pour les étudiants et les demandeurs d’asile reconnus. Ce point était particulièrement controversé jusqu’à récemment. Au Sénat, à majorité conservatrice, la majorité a été de 214 voix contre 114. Tard dans la soirée, à l’Assemblée nationale, 349 députés ont voté pour le projet de loi et 186 députés ont voté contre.

Le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin s’est félicité de l’adoption de la loi. « Un long combat pour mieux intégrer les étrangers et expulser ceux qui commettent des actes criminels », a écrit Darmanin sur X. C’est une loi « forte ». La populiste de droite Le Pen avait déjà parlé d’une « victoire idéologique » pour son parti. « Désormais, le « traitement de préférence national », c’est-à-dire la préférence accordée aux Français par rapport aux étrangers pour certaines prestations sociales, est enfin devenu une loi. »

Le compromis divise le camp Macron

La Première ministre Elisabeth Borne avait promis au camp de droite une réforme de la prise en charge médicale des migrants sans droit de séjour. L’opposition de droite voulait remplacer les soins médicaux pour les migrants par une pure aide d’urgence. Le gouvernement a rejeté cette proposition, mais a ensuite promis une révision début 2024.

La semaine dernière, l’Assemblée nationale a rejeté à la surprise générale un texte sur la loi sur l’immigration durci par le Sénat. Le président Macron a ensuite appelé les membres du comité de médiation à se mettre d’accord sur un « compromis intelligent ».

L’objectif initial de Macron était d’adopter une loi sur l’immigration « équilibrée » qui faciliterait à la fois l’expulsion des demandeurs d’asile déboutés et favoriserait l’intégration des travailleurs migrants. Cependant, le Sénat majoritairement de droite a annulé un article central selon lequel les migrants devraient avoir le droit de rester s’ils travaillent dans des secteurs en pénurie de personnel. Plusieurs députés issus des rangs de Macron ont voté contre le texte de loi.