Le ministre en chef de Delhi libéré

Le Premier ministre de Delhi, Arvind Kejriwal, a été accusé de corruption. Les critiques y voient une motivation politique.

Bombay | Vendredi après-midi, ses partisans ont commencé à faire la fête à Delhi. Peu auparavant, la Cour suprême avait annoncé que le chef du gouvernement de la capitale indienne, Arvind Kejriwal, du parti Aam Aadmi (Parti de l’homme du commun, AAP), serait libéré sous caution après six mois de prison. « Il n’est pas prévu que la procédure (contre lui) soit conclue dans un avenir proche », indique le communiqué. L’emprisonnement prolongé est une « privation injuste de liberté ».

Cependant, l’homme de 56 ans n’est pas autorisé à se présenter à son bureau ni à signer des documents officiels. Néanmoins, le verdict est perçu comme un soulagement. « Les enquêtes ne peuvent servir de prétexte à un ‘harcèlement ciblé' », a déclaré le juge Ujjal Bhuyan. L’arrestation de Kejriwal par la police fédérale indienne CBI était donc illégale.

Quelques semaines avant le début des élections générales en Inde, Kejriwal, également leader de l’AAP, a été arrêté. Il est accusé de corruption dans le cadre de l’attribution de licences d’alcool à Delhi d’une valeur de onze millions d’euros. Son parti et certaines parties de l’opposition rejettent ces allégations, les qualifiant de politiquement motivées.

Les critiques affirment que les autorités d’enquête en Inde sont fortement influencées par le gouvernement central de Narendra Modi (BJP) et prennent donc des mesures contre les dissidents. Kejriwal est principalement attaqué par le parti populaire nationaliste hindou au pouvoir, le BJP. Elle réclame à nouveau sa démission. Alors que la libération s’effectue moyennant des friandises pour une somme équivalente à 10 700 euros, l’affaire est loin d’être terminée : l’enquête est en cours et un procès est toujours pendant.

Attention internationale

L’arrestation en mars a également provoqué un émoi international et suscité des commentaires aux États-Unis et en Allemagne. En mai, Kejriwal a été libéré sous caution pour faire campagne. Il est le troisième homme politique éminent de l’AAP à être arrêté dans le cadre de l’arnaque à l’alcool de Delhi.

L’ancien ministre en chef adjoint de Delhi, Manish Sisodia (AAP), et le politicien du sud de l’Inde, Kalvakuntla Kavitha (BRS), ont tous deux été arrêtés pour des motifs similaires et libérés en août. La journée de vendredi d’aujourd’hui remonte le moral des travailleurs du parti. Dans l’État de l’Haryana, limitrophe de Delhi, un nouveau parlement régional sera élu début octobre. Un roadshow et une visite du temple depuis Kejriwal sont attendus ce week-end.