Le président élu du Guatemala veut abroger les « décrets absurdes » de son prédécesseur.

Ville de Guatemala. Le président élu du Guatemala, Bernardo Arévalo, a annoncé la première mesure de son gouvernement. Il a déclaré à l’agence de presse EFE que sa première tâche après son entrée en fonction le 14 janvier serait d’abroger les décrets « absurdes » et « irresponsables » de l’actuel chef du gouvernement, Alejandro Giammatei. Ce faisant, il souhaite renforcer à nouveau le pouvoir exécutif.

Arévalo a étonnamment remporté les élections du 20 août 2023. Des analystes et des organisations sociales avaient imputé à son prédécesseur, en poste depuis 2020, la détérioration continue de l’État de droit et le démantèlement de la démocratie dans ce pays d’Amérique centrale.

Arévalo a annoncé lors de sa campagne électorale qu’il œuvrerait au renforcement de la démocratie et à la lutte contre la corruption. Il a décrit le pouvoir exécutif actuel comme étant « désastreusement affaibli ». Il considère donc que sa tâche la plus importante est de garantir que les institutions publiques puissent à nouveau répondre aux besoins de la population et que le pouvoir exécutif soit à nouveau en mesure d’agir.

Arévalo veut y parvenir, entre autres, en abrogeant les décrets émis par Giammattei. Il a notamment qualifié d’« absurde » un décret de décembre 2023. Dans ce document, Giammattei garantissait à son entourage les véhicules de l’administration et la mise à disposition des forces de sécurité. Arévalo a vivement critiqué cette mesure car elle immobiliserait plus de 80 véhicules et 700 fonctionnaires.

Le président élu soutient également la population indigène. Le Guatemala est redevable aux citoyens autochtones qui ont été « à l’avant-garde de la résistance contre le coup d’État et pour sauver la démocratie ». Ils ont protesté pendant trois mois contre les tentatives du gouvernement en place de détruire la victoire électorale d’Arévalo. Les dirigeants indigènes ont promis de nouvelles manifestations de rue si Arévalo ne prêtait pas serment le 14 janvier. Ils ont également souligné qu’ils veilleraient à ce que toutes les promesses du nouveau président soient tenues.