Le sommet ibéro-américain en Équateur a échoué

Quito. Le 29e Sommet des présidents ibéro-américains a échoué en raison de l’absence de la majorité de ces chefs de gouvernement. Seuls trois des 22 chefs de gouvernement y ont participé : l’hôte équatorien Daniel Noboa, le président portugais Marcelo Rebelo de Sousa et le président andorran Xavier Espot Zamora. Également le roi espagnol Philippe VI. était présent.

Selon le journal mexicain La Jornada, les ambassadeurs des pays restés à l’écart du sommet ont donné trois raisons pour expliquer l’absence de leurs chefs de gouvernement. D’une part, ils ont cité l’effraction des forces de sécurité équatoriennes dans l’ambassade du Mexique en avril de cette année, avec laquelle l’Équateur avait brisé un tabou diplomatique ( a rapporté Amerika21).

La deuxième raison réside dans la crise sécuritaire en Équateur avec une nouvelle augmentation des crimes violents. Le taux de meurtres en Équateur est passé de 6 pour 100 000 habitants en 2018 à un record de 47 en 2023. La troisième raison invoquée par les ambassadeurs est la crise énergétique que traverse le pays sud-américain, avec des coupures de courant qui durent en moyenne 12 heures par jour.

La tentative de déclaration finale commune a également échoué. Les participants au sommet n’ont pas pu se mettre d’accord sur ce point. Le directeur général des Affaires multilatérales et du droit international du ministère cubain des Affaires étrangères, Rodolfo Benítez, en a imputé la responsabilité à l’ambassadeur argentin Eduardo Acevedo. L’Argentine a tenté de supprimer du document final l’engagement en faveur de l’égalité des sexes et des droits des peuples autochtones. Acevedo voulait également faire valoir la position selon laquelle le changement climatique n’existe pas et voulait annuler l’engagement envers les objectifs de développement durable de l’Agenda 2030 de l’ONU, a déploré Benítez.

Le représentant du ministère cubain des Affaires étrangères a également rejeté la tentative de l’Argentine de supprimer de la déclaration finale la condamnation de l’embargo économique américain contre ce pays des Caraïbes. Acevedo a déploré que le sommet n’ait pas abordé la situation interne à Cuba, au Venezuela et au Nicaragua.

Parallèlement au sommet de quatre jours, 70 organisations sociales ont organisé des manifestations sous forme de « contre-sommet » sous le nom de « Sommet des peuples ». Les organisateurs ont déploré que le sommet officiel ait abordé des sujets tels que l’innovation, l’inclusion et la durabilité « sans le peuple ».

Dans le cadre du « contre-sommet », des membres des mouvements sociaux se sont réunis à l’Université de Cuenca. Ils ont adopté un certain nombre de résolutions, notamment la défense de l’éducation publique à tous les niveaux, l’unité des organisations sociales, la revendication d’une assurance publique universelle en matière de santé et de soins infirmiers et le rejet de l’expansion des activités minières.

Ils ont également exigé que la Cour suprême des comptes procède à un examen approfondi des concessions minières accordées par le gouvernement et rejette l’expansion des activités minières.

Lors de la manifestation entre la Plaza del Herrero et le Musée de Chaguarchimbana, où s’est déroulé le Sommet ibéro-américain, les manifestants ont crié des slogans tels que « sommet dehors ».