Les critiques à l’égard des actions militaires d’Israël à Gaza se multiplient en Amérique latine

Tel-Aviv/La Paz/Santiago. Le gouvernement israélien a vivement réagi à la rupture des relations diplomatiques avec la Bolivie et aux récentes critiques des gouvernements latino-américains concernant ses actions à Gaza.

La Bolivie a annoncé mardi qu’elle mettrait fin à ses relations diplomatiques avec Israël, tandis que le Chili et la Colombie ont rappelé leurs ambassadeurs d’Israël pour des consultations. Les gouvernements argentin et mexicain se sont également prononcés. Ils ont dénoncé les violations du droit international humanitaire provoquées par le siège et les bombardements de la bande de Gaza par les forces armées israéliennes et le manque de protection de la population civile.

La décision de la Bolivie constitue une « capitulation face au terrorisme et au régime des ayatollahs en Iran », a déclaré le porte-parole du ministère israélien des Affaires étrangères, Lior Haiat. « Israël condamne le soutien de la Bolivie au terrorisme », poursuit le communiqué.

Adressé au Chili et à la Colombie expliqué Il a déclaré qu’Israël appelait les deux pays « à condamner expressément l’organisation terroriste Hamas, qui massacre et kidnappe des nourrissons, des enfants, des femmes et des personnes âgées » et espère qu’ils « soutiendront le droit d’un pays démocratique à protéger ses citoyens et exigeront la libération immédiate ». de toutes les personnes enlevées et ne pas unir leurs forces avec le Venezuela et l’Iran pour soutenir le terrorisme du Hamas. »

Le gouvernement bolivien a annoncé mardi la rupture des relations diplomatiques avec Israël « en raison des crimes contre l’humanité commis contre le peuple palestinien dans la bande de Gaza ». La ministre présidentielle María Nela Prada a également annoncé l’acheminement d’une aide humanitaire à la population de Gaza.

Le gouvernement de gauche d’Evo Morales – comme le Venezuela – a rompu ses relations diplomatiques en janvier 2009 en raison de l’offensive israélienne « Opération Plomb Durci » à Gaza, au cours de laquelle, selon un rapport de l’ONU, environ 1 400 Palestiniens ont été tués. Le gouvernement putschiste dirigé par la présidente par intérim Jeanine Áñez l’a repris en 2019.

Mardi également, le président chilien Gabriel Boric a décidé de rappeler l’ambassadeur en Israël, Jorge Carvajal, à Santiago pour des consultations « au vu des violations inacceptables par Israël du droit international humanitaire dans la bande de Gaza ».

« Le Chili condamne fermement et note avec une grave préoccupation que ces opérations militaires – qui, à ce stade de leur développement, constituent une punition collective contre la population civile palestinienne de la bande de Gaza – ne respectent pas les normes fondamentales du droit international, comme celle des plus de 8 000 Les victimes civiles, pour la plupart des femmes et des enfants, « montrent », indique le communiqué du ministère des Affaires étrangères. Parallèlement, l’appel à une « cessation immédiate des hostilités » est réitéré, ce qui permettra de mener à bien les opérations d’aide humanitaire.

La Colombie a également pris cette mesure diplomatique : « J’ai décidé de rappeler notre ambassadeur en Israël pour des consultations. Si Israël n’arrête pas le massacre du peuple palestinien, nous ne pourrons pas y être. » partagé Le président Gustavo Petro mercredi sur le réseau social X.

Le gouvernement colombien rejette fermement les actions de l’armée israélienne dans la bande de Gaza « dans des zones densément peuplées de civils, qui, selon le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF), ont fait plus de 8 000 victimes, dont des centaines d’enfants », a-t-il déclaré. Ministère des Affaires étrangères à ce sujet.

L’appel de Petro à la communauté internationale pour qu’elle « convoque d’urgence une conférence de paix » et entame un dialogue qui permettrait une coexistence pacifique entre les deux peuples est réitéré. « La pleine reconnaissance des deux Etats par toutes les nations du monde et le dialogue entre les parties devraient permettre la paix dans la région », indique le communiqué.

L’Argentine et le Mexique ont également condamné les actions d’Israël en réponse aux attaques du Hamas.

L’aggravation de la violence dans la bande de Gaza fait de plus en plus de victimes ; la population civile est la plus touchée par ce conflit, a indiqué mercredi le ministère argentin des Affaires étrangères dans un communiqué. La montée de la violence en Cisjordanie est également inquiétante. « L’Argentine a condamné sans équivoque les attentats terroristes perpétrés par le Hamas le 7 octobre et reconnaît le droit d’Israël à la légitime défense. Cependant, rien ne justifie la violation du droit international humanitaire et de l’obligation de protéger les civils dans les conflits armés, sans faire de distinction. »

Le gouvernement argentin rappelle la récente résolution de l’Assemblée générale des Nations Unies qu’il a soutenue, qui appelle à « un cessez-le-feu humanitaire immédiat, permanent et durable » conduisant à la cessation des hostilités. Elle réitère « sa grave préoccupation quant aux conséquences de l’escalade de la violence et rappelle qu’il ne peut y avoir de solution armée au conflit israélo-palestinien ». Dans le même temps, elle exige que les otages, « qui continuent d’être victimes d’actions armées, soient libérés sans condition et immédiatement par le Hamas ».

Le Mexique, qui n’a fait aucun commentaire depuis les attentats du Hamas du 7 octobre et le début de l’opération militaire israélienne « Épées de fer » dans les territoires occupés, a désormais appelé à « une cessation immédiate et définitive des hostilités ». La représentante du Mexique auprès des Nations Unies, Alicia Buenrostro, a condamné « les attaques aveugles d’Israël contre des civils, du personnel médical et humanitaire et des infrastructures critiques », « qui pourraient constituer des crimes de guerre ».

Lors de la session extraordinaire sur le conflit au Moyen-Orient, elle a appelé Israël à lever le siège de la bande de Gaza car « les représailles violent le droit international ». Elle a soutenu le droit d’Israël à protéger ses citoyens et son territoire, « à condition que cela soit fait en totale conformité avec le droit international et dans le plein respect des principes de nécessité et de proportionnalité qui s’appliquent à tout recours à la force », a-t-elle déclaré. Buenrostro a réitéré la proposition de créer un État palestinien « existant aux côtés d’Israël au sein de frontières sûres et internationalement reconnues ».

Les présidents du Brésil, du Venezuela et de Cuba se sont également à nouveau prononcés ces derniers jours, condamnant les bombardements des forces israéliennes et appelant à un cessez-le-feu immédiat.