Les généraux au Brésil confirment l'implication de Jair Bolsonaro dans les plans de coup d'État

Brasilia. L'ancien commandant en chef des forces armées brésiliennes, Marco Antônio Freire Gomes, a lancé de graves accusations contre l'ex-président d'extrême droite Jair Bolsonaro. Lors d'un interrogatoire par la police fédérale, l'ancien chef de l'armée a confirmé « des discussions sur des projets de coup d'État » entre de hauts responsables militaires et Bolsonaro.

Carlos de Almeida Batista Jr., ancien commandant de l'armée de l'air brésilienne, a confirmé les déclarations de Freire Gomes.

L'objet de l'enquête est la tentative de coup d'État et les violentes attaques contre des bâtiments gouvernementaux par des partisans de Bolsonaro le 8 janvier 2023, une semaine seulement après l'entrée en fonction du président de gauche Luiz Inácio Lula da Silva.

L'ancien commandant en chef a déclaré que le président de l'époque lui avait présenté le projet de coup d'État ainsi qu'au général Estevam Theophilo, commandant du commandement des opérations terrestres. Lors de son témoignage, Theophilo a confirmé que Bolsonaro le lui avait montré et a déclaré sa « ferme intention de mettre en œuvre ce qui a été écrit ».

Selon les médias, lors d'une réunion en novembre 2022 entre Bolsonaro et les chefs de l'armée, de la marine et de l'air, seul l'ancien chef de la marine, Almir Garnier, a soutenu les projets de coup d'État. Freire Gomes aurait menacé d'arrestation le chef de l'État de l'époque s'il réalisait le coup d'État.

Néanmoins, le 11 novembre 2022, les trois chefs de l'armée ont publié un communiqué soutenant les camps de partisans de Bolsonaro devant la caserne. Ces camps ont été créés après la victoire de Lula contre Bolsonaro au second tour des élections du 30 octobre pour protester contre des fraudes présumées contre lesquelles l'armée a dû intervenir. De là, ils ont organisé les actions du 8 janvier 2023. Ce jour-là, le Congrès, le siège du gouvernement et la Cour suprême de la capitale Brasilia ont été pris d'assaut. Les assaillants ont causé d'importants dégâts.

Freire Gomes est considéré comme un témoin clé de l'enquête contre Bolsonaro. Par sa déclaration, il conforte les soupçons d'implication de l'ex-président dans la tentative de coup d'État. Malgré l'attitude négative de Freire Gomes, les critiques l'accusent de tolérer les camps de tentes et de ne pas avoir signalé au préalable les projets de coup d'État de Bolsonaro.

Le parquet a mené une vaste opération contre Bolsonaro et ses partisans à la mi-février (a rapporté America 21). Le téléphone portable et le passeport de l'ancien chef de l'État ont été confisqués sur ordre de la Cour suprême. Des dizaines de milliers de personnes ont manifesté fin février en faveur de Bolsonaro (selon America 21), qui se présente comme une victime de persécution politique.