Plan de paix pour Israël et le Liban : une initiative à saluer

Les efforts de la France pour pacifier la frontière entre Israël et le Liban sont bien intentionnés. Mais l’ancienne puissance coloniale n’a pratiquement plus d’influence.

Enfin des nouvelles constructives ! La France a fait une proposition de paix pour la région frontalière entre Israël et le Liban. La solution diplomatique attendue depuis longtemps a été présentée au Premier ministre libanais Najib Mikati après des semaines de médiation : les combattants du Hezbollah devraient se retirer à 10 kilomètres derrière la frontière. En échange, Israël devrait cesser ses frappes aériennes.

Cela sera suivi de discussions sur un cessez-le-feu à long terme et de négociations sur la définition finale de la frontière terrestre contestée. La proposition devrait être mise en œuvre hier plutôt qu’aujourd’hui. Des dizaines de milliers de personnes sont toujours en fuite dans leur propre pays, des deux côtés de la frontière. Le Liban est plongé dans une grave crise économique depuis 2019. Les gens là-bas sont particulièrement touchés. Environ 80 pour cent vivent dans la pauvreté.

Mais l’influence de la France au Liban est moindre que ce que l’ancienne puissance coloniale voudrait admettre. Les partenaires de la France au Liban sont les hommes politiques sunnites, qui ont peu d’influence politique depuis la démission de Saad Hariri après les manifestations d’octobre 2019. Comme l’ensemble du gouvernement, le sunnite Mikati n’est en fonction que de manière temporaire. En fait, il n’a pas son mot à dire pour mettre fin aux combats. Au mieux, Mikati pourrait adresser une demande amicale au chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah.

Les espoirs étaient plus grands pour le médiateur américain Amos Hochstein. Il a contribué à définir définitivement la frontière maritime entre le Liban et Israël en octobre 2022. Hochstein est également au centre des efforts dans le conflit frontalier dans les zones rurales. Cependant, le Hezbollah a rejeté ses idées en janvier.

Le chef du Hezbollah, Nasrallah, refuse de négocier formellement une désescalade jusqu’à la fin de la guerre à Gaza. Un cessez-le-feu et un accord entre Israël et le Hamas sont donc une condition préalable à la paix dans la région. La fin de l’agression dans la bande de Gaza pourrait également calmer les autres milices alignées sur l’Iran.