Probablement sous la pression de Washington : le chef du gouvernement palestinien démissionne

Probablement sous la pression de Washington
Le chef du gouvernement palestinien démissionne

Israël continue de rejeter avec véhémence une solution à deux États dans le conflit du Moyen-Orient. Pour y parvenir, les États-Unis souhaitent réformer l’Autorité palestinienne. Leur précédent dirigeant, Shtaje, présente désormais sa démission.

Le Premier ministre des Territoires palestiniens, Mohammed Shtaje, a présenté sa démission à Ramallah. Cela a été fait à la demande du président palestinien Mahmoud Abbas, sur lequel les pays arabes de la région et les États-Unis ont exercé des pressions appropriées, a-t-on déclaré précédemment sur la chaîne de télévision Watan, citant des responsables gouvernementaux. Des informations faisaient état d'une telle démarche de la part de Shtaje depuis un certain temps.

Derrière cela se cache le désir de Washington d'utiliser une Autorité palestinienne fondamentalement réformée pour remettre en jeu la solution à deux États, devenue récemment presque dénuée de sens, en tant qu'approche globale de pacification du Moyen-Orient. Cependant, l'éventuelle démission de Shtaje devrait dans un premier temps être considérée comme une étape plus symbolique, a-t-on déclaré. L’homme politique, considéré comme un fidèle employé d’Abbas, au pouvoir depuis 2005, continuera à diriger un gouvernement provisoire.

Israël ne veut pas de l’AP comme puissance dirigeante dans la bande de Gaza

La formation d’un nouveau gouvernement de consensus national pourrait prendre des semaines, voire des mois. Son succès dépend principalement de la possibilité de mettre un terme à la guerre dans la bande de Gaza et de parvenir à un retrait des forces israéliennes de la zone côtière sous contrôle international. L’Autorité palestinienne (AP), dirigée par Abbas, administre une partie de la Cisjordanie occupée par Israël. La faction la plus importante est le mouvement Fatah, également dirigé par Abbas.

Le Hamas islamiste, qui mène une guerre contre Israël dans la bande de Gaza, n'en est pas membre. Selon les idées des États-Unis, une Autorité palestinienne fondamentalement réformée devrait administrer la bande de Gaza après la fin de la guerre à Gaza. Israël rejette avec véhémence ce plan. Il ne veut pas voir le Hamas ou une Autorité palestinienne dirigée par le Fatah comme puissance dirigeante à Gaza à l’avenir. Les dernières idées mentionnées sur le rôle futur de l’Autorité palestinienne incluent également la formation d’un gouvernement technocratique composé de personnes sans affiliation à un parti. Dans ces concepts, le Hamas rejoindrait l’organisation faîtière palestinienne, l’OLP, sans être représenté par ses propres ministres dans un futur gouvernement palestinien. Israël rejette également ces projets.

La guerre à Gaza a été déclenchée par le massacre perpétré par des terroristes du Hamas et d'autres organisations extrémistes palestiniennes le 7 octobre en Israël, près de la frontière avec la bande de Gaza. Depuis lors, la situation en Cisjordanie s’est considérablement détériorée. Selon le ministère de la Santé de Ramallah, 388 Palestiniens ont depuis été tués lors d'opérations militaires israéliennes, d'affrontements ou de leurs propres attaques. Il y a également eu une augmentation de la violence des colons contre les Palestiniens.