Retraits de la Cedeao : l’Afrique de l’Ouest continue de s’affaiblir

Le Mali, le Burkina Faso et le Niger se sont retirés de la Cedeao. Les régimes militaires prédominent dans les trois États. Ils veulent utiliser cela pour consolider leur pouvoir.

Les États du Sahel, le Mali, le Burkina Faso et le Niger, ont été plus que clairs : ils quittent la Communauté économique ouest-africaine (Cedeao) avec effet immédiat.

Cela signifie que les gouvernements de transition – l’armée est au pouvoir dans les trois États après cinq coups d’État au total – sont en tout cas plus cohérents que l’organisation régionale fondée en 1975. Elle a dû lever les sanctions imposées et rouvrir les frontières. Et lorsque son dirigeant, le président nigérian Bola Tinubu, a même menacé le Niger d’une intervention militaire l’année dernière, personne n’y a cru de toute façon. En bref : la communauté, composée de 15 États au total, exerce peu de pression et ne peut pas faire respecter sa revendication : un retour au multipartisme avec des élections.

Aujourd’hui, le Mali, le Burkina Faso et le Niger soulignent qu’ils doivent agir dans l’intérêt de leur peuple et éviter l’influence des puissances étrangères. C’est clair depuis longtemps : aucun nouveau Thomas Sankara n’est au pouvoir dans aucun des pays. Alors que les forces maliennes assassinaient des civils ainsi que des mercenaires de Wagner, le Burkina Faso souhaitait spécifiquement impliquer les opposants dans la lutte contre le terrorisme. Le Niger a restreint la liberté d’expression et la liberté de la presse après le coup d’État de 2023. Dans le même temps, le nombre d’attaques a continué d’augmenter dans la région. Environ 1,4 million d’enfants ne peuvent plus aller à l’école, ce qui les affectera pour le reste de leur vie.

Le bloc régional présente certainement de nombreuses faiblesses ; par exemple, il accepte la réélection via des changements constitutionnels. Les relations commerciales ne sont pas aussi fluides qu’on l’imaginait autrefois. Mais la Cedeao impose, entre autres, la libre circulation des personnes et se fait remarquer sur le continent.

Les quitter aujourd’hui montre avant tout une chose : les dirigeants de la junte n’ont aucune envie d’écouter constamment les appels à des élections. Ils sont visiblement bien installés au pouvoir et comptent y rester plus longtemps.