Brasilia. Le tribunal fédéral de Brasilia a ordonné à la police d’enquêter sur un soldat israélien pour crimes de guerre présumés à Gaza. Le soldat de 21 ans était parti en vacances au Brésil. Cependant, l’accusé est désormais hors du pays.
L’organisation Fondation Hind Rayab (HRF) avait déposé une demande d’urgence auprès du Ministère public fédéral. Il accuse le soldat Yuval Vagdan d’être impliqué dans la « destruction massive d’habitations civiles » à Gaza dans le cadre d’une « campagne systématique de destruction » menée par les Forces de défense israéliennes (FDI).
L’organisation dispose de preuves – notamment des vidéos, des photos et des données de géolocalisation – qui prouvent que le suspect a posé des explosifs et a été impliqué dans la destruction de quartiers entiers. Dans le même temps, HRF a mis en garde contre une possible évasion du militaire.
Lundi dernier, le ministère israélien des Affaires étrangères a confirmé qu’il avait aidé à faire sortir Vagdan du Brésil sur un vol régulier. Des « éléments anti-israéliens » ont tenté d’ouvrir une enquête. Le ministère a demandé aux Israéliens de ne pas publier de détails sur leur service dans les forces armées sur les réseaux sociaux.
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Israël a vivement critiqué le Brésil. « Il n’est pas possible que les soldats de Tsahal, réguliers et réservistes, aient peur de voyager à l’étranger parce qu’ils craignent d’être arrêtés », a déploré le chef de l’opposition Yair Lapid.
Les relations diplomatiques entre Israël et le Brésil sont tendues depuis le début de la guerre dans la bande de Gaza. Le président Luiz Inácio Lula da Silva s’est prononcé avec véhémence contre l’offensive militaire israélienne. En mai 2024, le Brésil a rappelé son ambassadeur en Israël sans nommer de successeur.
L’action en justice du Brésil contre un soldat israélien constitue un précédent et montre que les soldats israéliens pourraient être poursuivis en justice lorsqu’ils voyagent à l’étranger.
La Fondation Hind Rayab est une organisation pro-palestinienne qui milite légalement contre les crimes de guerre israéliens et leur impunité. En prononçant son nom, elle se souvient des victimes dans la bande de Gaza, dont Hind Rayab, une fillette de cinq ans.