« Vengeance pour le sang des martyrs » : l’Iran tire des missiles sur l’Irak et la Syrie

« La vengeance du sang des martyrs »
L’Iran tire des missiles sur l’Irak et la Syrie

Depuis le début de la guerre à Gaza, l’Iran a principalement laissé ses milices mandatées tirer des roquettes. Aujourd’hui, les Gardiens de la révolution attaquent pour la première fois des cibles en Irak et en Syrie. Une provocation ciblée envers Washington et Jérusalem.

Le Corps des Gardiens de la révolution iranien (CGRI) affirme avoir attaqué des cibles en Irak et en Syrie avec plusieurs missiles balistiques. Ces attaques constituent une revanche sur l’attaque dévastatrice survenue début janvier dans la ville de Kerman, dans le sud de l’Iran, et sur le meurtre d’un officier de haut rang du CGRI fin décembre, a indiqué dans la nuit le portail Internet du CGRI. Les Gardiens de la révolution ont décrit la cible dans les zones kurdes d’Irak comme un centre d’espionnage des services secrets israéliens du Mossad. « Nous assurons à notre peuple bien-aimé que les opérations offensives des Gardiens de la révolution se poursuivront jusqu’à ce que la dernière goutte de sang des martyrs soit vengée », a-t-il déclaré dans un communiqué.

De fortes explosions ont été entendues dans la ville d’Erbil, dans le nord de l’Irak, peu avant minuit (heure locale). Selon des témoins oculaires, plusieurs roquettes ont été tirées près d’un nouveau consulat américain en construction. Selon les cercles de sécurité d’Erbil, quatre civils ont été tués. Cinq autres auraient été blessés. Des roquettes sont tombées sur des fermes au nord d’Erbil et ont touché des maisons.

En Syrie, selon les Gardiens de la révolution, la milice terroriste État islamique (EI) a été « localisée dans les zones occupées de Syrie et détruite par le tir d’une série de missiles balistiques », précise le communiqué.

Kurdes : des prétextes pour saper la stabilité

Selon l’agence de presse officielle Irna, des groupes extrémistes ont été attaqués dans la province d’Idlib. Selon Irna, il s’agit de l’opération de missile la plus ambitieuse jamais menée dans le pays, couvrant une distance de plus de 1 200 kilomètres. Cela devrait également être un signal clair adressé à l’ennemi juré Israël. Ce serait à peu près la même distance que celle dont auraient besoin les roquettes venant de l’ouest du pays pour atteindre Tel Aviv ou Jérusalem.

Parallèlement, le Conseil de sécurité des régions autonomes kurdes a qualifié les justifications avancées par les Gardiens de la révolution iraniennes pour l’attaque d’Erbil de simples prétextes. L’attaque constitue une violation de la souveraineté de la région et de l’Irak, a-t-il déclaré mardi soir dans un premier communiqué. Erbil n’est « pas une source de menace » et ne le sera pas à l’avenir, « mais les forces de la Garde utilisent de faux prétextes pour saper la stabilité du pays ».

Première attaque à la roquette des Gardiens de la Révolution

La situation dans la région est extrêmement tendue depuis le début de la guerre à Gaza, il y a plus de trois mois. Il n’y a eu aucune attaque de missiles de la part du CGRI depuis lors. Toutefois, les groupes militants alliés à l’Iran ont souvent attaqué des cibles en Syrie et en Irak ces derniers mois. Israël et les États-Unis sont considérés comme les ennemis jurés de l’Iran depuis la révolution islamique de 1979.

Fin décembre, le général de brigade iranien Sejed-Rasi Mousavi a été tué dans une frappe aérienne israélienne présumée en Syrie. Il était un haut responsable du CGRI. Les dirigeants militaires iraniens ont alors juré de se venger d’Israël. Les Gardiens de la révolution constituent l’unité d’élite iranienne et sont considérées comme bien plus puissantes que les troupes régulières. Le commandant en chef est le chef de l’État Ali Khamenei.

Plus de 90 personnes ont été tuées dans une attaque terroriste dans la ville de Kerman début janvier. L’EI a revendiqué l’attaque. Il s’agissait d’un événement de deuil pour marquer l’anniversaire de la mort du puissant général Ghassem Soleimani dans sa ville natale. Il s’agit de l’attaque la plus meurtrière des 45 ans d’histoire de la République islamique.