231 personnes en une journée : vague d’arrestations contre des partisans du PKK en Turquie

231 personnes en une journée

Les récentes paroles conciliantes du président turc Erdogan à l’égard du leader emprisonné du PKK, Öcalan, ne semblent pas durables. Ankara fait état de l’arrestation de 231 personnes en une seule journée. Ils sont accusés d’avoir des contacts avec le Parti des travailleurs kurdes, interdit.

Plus de 230 personnes, dont douze journalistes, poètes et écrivains, ont été arrêtées en une journée en Turquie sur la base d’allégations de liens présumés avec des « organisations terroristes ». Comme l’a expliqué le ministre turc de l’Intérieur, Ali Yerlikaya, sur le service en ligne X, les opérations menées dans 30 provinces ont permis l’arrestation de « 231 membres présumés d’organisations terroristes ».

Les suspects sont accusés de « financer » le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) interdit ou de mener de la « propagande » en son faveur. En réponse à ces arrestations, les associations de journalistes ont appelé à un rassemblement de protestation dans la ville kurde de Diyarbakir, dans le sud-est du pays. Parallèlement, le ministre turc de la Défense, Yasar Güler, a déclaré que l’armée turque avait « éliminé » les combattants du PKK dans la région de Zap, au nord de l’Irak.

Ankara a déjà destitué de nombreux maires depuis début novembre. Les maires pro-kurdes de trois villes du sud-est du pays à majorité kurde ainsi que le maire CHP du district le plus peuplé d’Istanbul avaient déjà été démis de leurs fonctions début novembre et fin octobre, également pour « terrorisme ». Les autorités les accusent d’avoir des liens avec le PKK. Cela a conduit à des manifestations de colère dans plusieurs villes du sud-est de la Turquie. Le Conseil de l’Europe et les organisations de défense des droits de l’homme ont condamné ces mises en accusation.

Six arrestations à Londres

Le PKK lutte pour les droits des Kurdes et contre l’État turc depuis 1984 et est classé comme organisation terroriste par Ankara et ses alliés occidentaux. Ces dernières semaines, le président turc Recep Tayyip Erdogan a toutefois tenté d’adopter une attitude plus conciliante et a même laissé entendre une éventuelle libération du leader du PKK, Abdullah Öcalan, emprisonné depuis 1999.

La police de Londres a également signalé l’arrestation de six personnes soupçonnées d’avoir des liens avec le PKK. Les quatre hommes et deux femmes ont été placés en détention en vertu de la loi sur le terrorisme de 2000, a annoncé mercredi la police de Londres. La police a fouillé un centre communautaire kurde dans le quartier de Haringey, au nord de Londres, ainsi que sept autres endroits de la ville. Il ne semble pas y avoir de danger pour le public, a-t-il ajouté.