« Acte ouvertement hostile » : Moscou critique la visite arménienne à Bucha

« Acte ouvertement hostile »
Moscou critique la visite arménienne à Bucha

Butscha est synonyme des atrocités russes dans la guerre contre l’Ukraine. Une délégation arménienne visite également la petite ville ukrainienne. Cependant, cela exaspère son ancien pouvoir protecteur. Moscou parle d'un geste ouvertement anti-russe.

Les relations difficiles entre la Russie et l'Arménie vont se détériorer encore davantage dans un contexte de différend diplomatique sur la manière de gérer la guerre d'agression de Moscou contre l'Ukraine. Après un voyage de responsables arméniens dans la ville ukrainienne de Bucha, la Russie a envoyé une note de protestation au ministère des Affaires étrangères à Erevan, a écrit dimanche soir la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova, sur sa chaîne Telegram. Visiter la ville était un « acte ouvertement hostile ».

La banlieue de Kiev, Bucha, a attiré l'attention du monde entier en mars 2022 lorsque les corps de plus de 400 civils tués par des soldats russes y ont été retrouvés après le retrait des troupes russes. Lors d'une visite à Bucha il y a quelques jours, une délégation arménienne a assuré Kiev de sa solidarité contre « l'agression russe ». La délégation comprenait, entre autres, l'ambassadeur d'Arménie à Kiev, Vladimir Karapetyan.

La Russie a longtemps été considérée comme la puissance protectrice de l’ancienne République soviétique d’Arménie dans le Caucase et y dispose également d’une base militaire. Les relations se sont refroidies depuis l’arrivée au pouvoir à Erevan du Premier ministre Nikol Pashinyan, considéré comme pro-occidental. L’Arménie s’est sentie abandonnée par la Russie, notamment lors de la guerre avec l’Azerbaïdjan dans la région du conflit du Haut-Karabakh. Après la défaite de la guerre, l’Arménie remet de plus en plus en question son appartenance à l’alliance militaire dominée par Moscou, l’Organisation du Traité de sécurité collective (OTSC).

Le gouvernement de Moscou nie que l’armée russe commette des crimes de guerre en Ukraine. En fait, le chef de l’État russe Vladimir Poutine est recherché depuis des mois au niveau international en vertu d’un mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale de La Haye pour l’enlèvement d’enfants ukrainiens. Le parquet ukrainien compte environ 133 000 dossiers en cours pour d'autres crimes de guerre. De nombreux crimes présumés sont involontairement documentés par la partie russe, car les commandants russes responsables des attaques sont honorés.