Après les élections en RD Congo : la victoire électorale définitive de Tshisekedi

La Cour constitutionnelle de Kinshasa a rejeté toutes les poursuites contre les élections de décembre. Le président Tshisekedi l’emporte désormais avec 73,5 pour cent.

BERLIN | La réélection du président Félix Tshisekedi en République démocratique du Congo est désormais définitivement confirmée. Plus tôt que prévu, la Cour constitutionnelle de la capitale Kinshasa a rejeté mardi deux poursuites intentées contre les résultats préliminaires définitifs présentés par la commission électorale. Les juges n’ont eu besoin que de deux jours pour déterminer que les allégations étaient infondées ou inacceptables.

Le 31 décembre, la commission électorale de la CENI a déclaré le président sortant Tshisekedi vainqueur de l’élection présidentielle du 20 décembre avec 73,34 pour cent des voix. La Cour constitutionnelle lui a même donné 73,47 pour cent, puisque deux circonscriptions n’étaient plus comptabilisées en raison d’irrégularités.

Le finaliste, le leader de l’opposition Moise Katumbi, détient désormais 18,08 pour cent des voix, suivi du politicien de l’opposition Martin Fayulu avec 4,92 pour cent. Le lauréat du prix Nobel de la paix, Denis Mukwege, reste à 0,22 pour cent. Le taux de participation électorale dans ce pays de plus de 100 millions d’habitants est de 42,65 pour cent ; Il y a eu environ 17,8 millions de suffrages exprimés.

La plainte a été déposée par l’opposant Théodore Ngoy, qui s’est retrouvé à la dernière place avec un peu plus de 4 000 voix au niveau national et 0,02 pour cent. Dans son trop long discours diffusé lundi en direct à la télévision d’État devant une grande salle remplie de spectateurs, il a parlé de « faux organisé » et a souligné que la commission électorale avait annulé de nombreux résultats partiels des élections législatives pour cause de faux. « C’était une élection commune, comment peut-on annuler certains candidats et pas le président ? », a-t-il demandé rhétoriquement.

Plainte refusée

Une deuxième action en justice n’a même pas été acceptée car elle n’était pas déposée par un candidat, mais par un citoyen ordinaire. Les principaux leaders de l’opposition s’étaient abstenus dès le départ d’intenter une action en justice parce qu’ils ne considéraient pas la Cour constitutionnelle comme indépendante.

Les juges ont rejeté les arguments de Ngoy sans nier fondamentalement l’existence de la contrefaçon. L’avance du vainqueur des élections était si grande qu’il ne pouvait plus être rattrapé en corrigeant les irrégularités, ont-ils soutenu.

La voie est désormais libre pour que Tshisekedi prête serment pour un second mandat. Il est actuellement prévu pour le 20 janvier. Mais les tensions politiques autour de l’élection ne sont pas terminées : depuis mercredi, le plus haut tribunal administratif du pays entend les contestations des 82 candidats parlementaires annulés par la commission électorale, dont plusieurs ministres et gouverneurs de province. Une interdiction de voyager a été imposée à tous et à Kinshasa, le parlement provincial a voté mardi la destitution du gouverneur de la capitale, Gentily Ngobila, qui a été affecté par cette annulation.

Tant que tout cela n’est pas clair, la future composition du Parlement et donc du prochain gouvernement reste floue. On ne sait pas non plus si l’opposition de Moise Katumbi, qui ne reconnaît pas les élections, travaillera ou non au sein des institutions.