Avant les élections en RD Congo : l’UE annule l’observation des élections

Trois semaines avant les élections au Congo, les observateurs électoraux de l’UE à Kinshasa font leurs valises. Raison : ils ne sont pas autorisés à utiliser les téléphones satellites.

BRUXELLES | Il y a un peu plus d’une semaine, la mission d’observation de l’UE pour les élections présidentielles et parlementaires en République démocratique du Congo débarquait le 20 décembre dans la capitale Kinshasa et installait ses quartiers à l’hôtel Hilton. Aujourd’hui, la mission de 42 membres, dirigée par l’eurodéputée suédoise Malin Björk, qui comprend également le diplomate allemand Martin Kobler, ancien chef de la Mission de l’ONU au Congo (Monusco), fait à nouveau ses valises.

La fin de la mission n’a pas été officiellement annoncée mardi après-midi, la Monusco et le gouvernement français demandant à l’UE d’attendre. Selon les informations de Taz, le responsable des Affaires étrangères de l’UE, Josep Borrell, a déjà pris la décision.

La raison invoquée par les diplomates européens est que la mission ne peut pas fonctionner comme prévu. Les services secrets congolais ANR (Agence Nationale de Renseignement) ne divulguent pas l’activation des téléphones satellites des observateurs de l’UE.

Dans un pays huit fois plus grand que l’Allemagne, où les réseaux de téléphonie mobile sont loin d’être complets et peuvent être désactivés à tout moment par l’État, les téléphones par satellite sont indispensables pour une communication sûre et indépendante, déclare le Parlement européen.

Des demandes d’autorisation d’utilisation de téléphones satellitaires sont déposées auprès des autorités congolaises depuis octobre, mais à ce jour elles n’ont pas été accordées, se contentant de promesses non contraignantes pour résoudre la situation.

Ce blocus renforce les spéculations selon lesquelles le gouvernement du président Félix Tshisekedi envisage d’organiser une fraude électorale aussi vaste que le gouvernement du président Joseph Kabila lors des précédentes élections de 2011 et 2018.