Port-au-Prince. Les policiers kenyans de la Mission multinationale de sécurité en Haïti (MSS) ont mené leur première opération d’envergure. Mercredi, des affrontements ont eu lieu avec des hommes armés irréguliers près du palais présidentiel de la capitale, où le MSS patrouillait à bord de véhicules blindés.
Après des échanges de tirs avec des « membres de gangs », des policiers kenyans et haïtiens seraient parvenus à prendre le principal port haïtien, dont les forces irrégulières avaient pris le contrôle depuis mars.
L’action des services d’urgence intervient un jour après l’arrivée d’un autre contingent kenyan en Haïti, qui comprend 200 policiers.
« Le contingent kenyan et les policiers haïtiens ont réussi à repousser les gangs qui avaient tiré sur eux. Les policiers ont ensuite pris le contrôle du port, qui était contrôlé par les gangs », a déclaré le commandant de la mission de sécurité Godfrey Otunge au journal kenyan The Nation.
Le journal rapporte également que la même unité kenyane aurait pris le contrôle de l’hôpital universitaire de Port-au-Prince dix jours plus tôt.
Parallèlement, le Premier ministre haïtien Garry Conille a annoncé des restrictions à la presse pour assurer le succès de toutes les opérations prévues du MSS : « Il est interdit aux médias de diffuser des informations qui permettraient aux bandits de prendre le dessus sur les forces de l’ordre ».
Les médias « ne doivent pas faire de reportages en direct ou en différé qui pourraient fournir aux gangs des informations sur le positionnement des forces de sécurité et le déroulement des opérations », a-t-il exigé.
Mercredi, Conille a annoncé dans un discours à la nation qu’il avait déclaré l’état d’urgence dans les 14 municipalités du pays.
« Cet état d’urgence donne au gouvernement les moyens et instruments nécessaires pour agir, arrêter les bandits et restaurer l’autorité de l’État. J’appelle les populations des communautés concernées à être vigilantes et à rester calmes », a déclaré le Premier ministre.
Les rapports sur les succès de la mission en Haïti, dans laquelle ce pays d’Afrique de l’Est a pris la tête, sont importants pour le gouvernement du Kenya. Des manifestations sociales massives contre le gouvernement du président William Ruto se déroulent au Kenya depuis juin, déclenchées par un projet de loi fiscale. L’utilisation d’armes à feu par la police a coûté la vie à des dizaines de manifestants.
La mission en Haïti a été très controversée depuis le début, non seulement en Haïti, mais aussi au Kenya (a rapporté Amerika21).