Quetzaltenango. L’ancienne procureure Virginia Laparra a été condamnée lundi à cinq ans de prison à Quetzaltenango. La pénalité peut être convertie en une amende de 5 quetzales (0,60 euros) par jour. En outre, l’avocat doit payer une amende de 50 000 quetzales (environ 6 000 euros) et n’est pas autorisé à exercer des fonctions publiques pendant dix ans.
Lors d’un précédent procès, Laparra a été condamné à quatre ans de prison en décembre 2022 pour « abus de pouvoir ». Bien que la peine devait alors être transformée en amende, elle est restée en détention jusqu’en janvier 2024 et n’a été assignée à résidence qu’après avoir purgé 45 pour cent de sa peine de prison, avec l’obligation de ne pas quitter le pays et de se présenter à au parquet tous les 15 jours Signaler à.
Les deux cas découlent du travail de Laparra au Bureau du Procureur spécial contre l’impunité (Feci), pour lequel elle a travaillé jusqu’à son arrestation le 23 février 2022 à Quetzaltenango, la deuxième plus grande ville du Guatemala. La Feci avait travaillé en étroite collaboration avec la Commission des Nations Unies contre l’impunité au Guatemala (Commission internationale contre l’impunité au Guatemala, Cicig) et avait remporté quelques succès dans des affaires de corruption. Début 2019, l’ancien chef de l’État Jimmy Morales a expulsé la Cicig du pays, et les employés de la Feci eux-mêmes font désormais l’objet d’une enquête. Selon les médias, au moins 86 avocats et journalistes avaient été persécutés, emprisonnés ou partis en exil fin 2022. La Feci a désormais complètement changé de caractère et, sous la direction de Rafael Churruchiche, elle est devenue l’une des principales instances qui ont tenté d’empêcher l’année dernière l’entrée en fonction du président Bernardo Arévalo (a rapporté Amerika21). Arévalo veut, entre autres, lutter contre la corruption endémique dans le pays.
Dans l’affaire actuellement entendue à Quetzaltenango, Laparra a été accusé de « transmission d’informations confidentielles ». Elle aurait donné le numéro de dossier d’un document confidentiel dans une requête au tribunal. Cela « correspond à la procédure habituelle », expliquait l’année dernière l’avocat allemand Miguel Mörth.
Les deux affaires contre Laparra ont fait l’objet d’une surveillance internationale. Diverses organisations internationales ont condamné cette nouvelle peine de prison dans un communiqué publié lundi. Brian A. Nichols, secrétaire d’État adjoint des États-Unis pour l’hémisphère occidental, a écrit sur
Amnesty International avait déjà appelé à une campagne de lettres l’année dernière et avait classé l’avocat comme « prisonnier d’opinion ». « Il s’agit d’une demi-décision. Bien que le juge n’ait pas fixé la peine maximale qui aurait entraîné le retour en prison de Virginia Laparra, il l’a néanmoins reconnue coupable de ne pas avoir pleinement rempli ses fonctions d’anti- champ d’application des enquêteurs sur la corruption ».
Laparra lui-même a déclaré dans un message vidéo après le verdict qu’il « avait toujours fait ce qu’il fallait ». Alors qu’elle quittait le tribunal, plusieurs dizaines de personnes l’ont accueillie par des roulements de tambours, des applaudissements et des chants.