La Havane. Dans le conflit sur une partie des anciennes dettes de Cuba, le Cuba socialiste est une fois de plus au centre des préoccupations du monde financier international. La Banque centrale (BNC) a réitéré mercredi sa disponibilité au dialogue, mais a en même temps précisé que le fonds d’investissement CRF I Limited, enregistré aux îles Caïmans, n’est pas reconnu comme créancier légitime de la dette du gouvernement cubain.
Au cœur du litige qui se déroule dans les tribunaux de Londres se trouve une réclamation de CRF d’un montant de 72 millions d’euros, constituée en grande partie de prêts remontant aux années 1980.
La juge britannique Sara Cockerill a statué l’année dernière que le CRF n’était pas considéré comme un créancier de l’État cubain pour recouvrer la dette, mais a autorisé la réclamation du fonds contre la BNC ( a rapporté Amerika21). En conséquence, l’affaire a été de nouveau entendue devant la Cour d’appel de Londres le 24 juillet 2024.
Un communiqué de la BNC du 24 juillet indique que depuis le début du processus « que le Fonds Vautour a engagé devant les tribunaux anglais pour revendiquer un droit auquel il n’a pas droit », elle a souligné que cette société n’est pas son créancier et il n’y a donc aucune raison de soutenir une telle position.
« La Banque nationale de Cuba réaffirme sa volonté constante de dialoguer et de remplir ses obligations envers ses créanciers légitimes, qui n’est en aucun cas liée à une société extérieure à ses instruments financiers, comme CRF I Limited », a poursuivi la banque.
Cuba, qui n’a jamais été poursuivi pour dettes impayées, refuse de reconnaître le CRF comme cessionnaire, accusant le fonds de collecter agressivement les paiements par les voies légales plutôt que d’agir comme un « créancier responsable ».
Les « fonds vautours » sont connus pour racheter des prêts problématiques ou en souffrance afin de poursuivre ensuite devant les tribunaux internationaux pour obtenir le remboursement immédiat de la totalité du montant. D’autres pays d’Amérique latine, comme l’Argentine, ont également combattu des revendications similaires dans le passé, souvent dans le cadre de litiges juridiques qui ont duré des années.
L’évolution de cette affaire est suivie de près par la communauté internationale car elle représente un indicateur de la gestion de la dette souveraine et des pratiques des fonds d’investissement.