L’armée au pouvoir au Niger affirme que le président déchu Bazoum était censé être amené au Nigeria. Il reste assigné à résidence.
BERLIN | Près de trois mois après sa chute, le président élu du Niger Mohamed Bazoum est devenu le héros d’un étrange pistolet de braqueur. La junte militaire au pouvoir annoncé jeudi dernierqu’elle a empêché une « tentative d’évasion » de Bazoum, assigné à résidence dans son palais présidentiel à Niamey, la capitale du Niger, depuis le coup d’État militaire du 27 juillet.
Selon la junte militaire, en compagnie de deux cuisiniers et de deux agents de sécurité, Bazoum a été emmené hors du palais à trois heures du matin, conduit en voiture vers le district nord de Tchangarey et de là transporté par avion à Birni-Kebbi, au Nigeria voisin, en « deux hélicoptères d’une puissance étrangère » devraient l’être. Ce « plan de déstabilisation de notre pays » a été déjoué « de sang-froid » et « les principaux auteurs et certains complices » sont en détention.
Le collectif d’avocats représentant Bazoum a immédiatement rejeté cette version et a accusé vendredi le régime militaire d’avoir refusé à la famille de Bazoum tout contact avec le monde extérieur depuis jeudi soir. Bazoum se considère toujours comme le chef de l’Etat légitime.
L’agence de presse française AFP a rapporté dimanche que Bazoum était de retour au palais présidentiel avec sa femme et son fils et qu’il se portait bien. Son médecin a pu lui rendre visite et lui apporter de la nourriture. Cependant, Bazoum n’a été autorisé à passer qu’un court appel téléphonique vers le monde extérieur pour communiquer cette information.
Les médias nigériens rapportent qu’un groupe d’assaillants armés à Niamey ont été « neutralisés » par l’armée en lien avec la prétendue tentative de fuite. Cela conduit à des spéculations sur des luttes de pouvoir entre les généraux au pouvoir.