Les rebelles touareg appellent à la mobilisation générale au Mali. L’armée malienne a bombardé la ville de Kidal qu’elle détient.
BERLIN | La nouvelle guerre civile au Mali entre l’armée au pouvoir et les Touaregs armés continue de s’intensifier. Jusqu’à 15 personnes, dont des enfants, sont mortes mardi dans des frappes aériennes contre la ville de Kidal, contrôlée par les Touaregs, dans le nord du Mali. La coalition rebelle touareg CSP (Cadre Stratégique Permanent) rapporte de huit écoliers tués alors qu’ils jouaient pendant la récréation, d’un enseignant tué et de six morts dans l’attentat à la bombe contre une réunion de « dignitaires » à proximité. Ils ont été victimes de drones de fabrication turque. L’armée malienne confirme ces attaques mais affirme avoir éliminé « les terroristes dans le camp de l’ONU ».
Selon les observateurs, le Enregistrements photo et vidéo évalué les drones ont frappé entre l’ancienne base de maintien de la paix de l’ONU à Kidal et une école voisine. La mission de l’ONU au Mali (Minusma) a abandonné le 31 octobre son camp de Kidal et l’a laissé aux groupes touaregs au pouvoir dans la ville. La mission de l’ONU, qui comptait autrefois plus de 12 000 soldats, dont des Allemands, quitte le Mali à la demande du gouvernement militaire et devrait achever son retrait d’ici la fin de l’année.
Le gouvernement malien accuse l’ONU de tromperie : elle s’est retirée de Kidal plus tôt que prévu et n’a pas restitué le camp de manière appropriée. Le convoi militaire malien à destination de Kidal se trouvait encore à 110 kilomètres le 31 octobre.
Si l’armée malienne s’était effectivement installée à Kidal, cela aurait signifié des combats avec les groupes armés touaregs présents dans la ville. Ils contrôlent Kidal depuis 2012 et ont accepté un accord d’autonomie pour le nord du Mali dans un accord de paix en 2015. Les militaires au pouvoir depuis 2020 ne le reconnaissent plus ; En contrepartie, les groupes touaregs ont eux aussi repris les armes. Les frappes aériennes sur Kidal ont atteint un nouveau niveau d’escalade.
Retrait chaotique de la mission de l’ONU
« La bataille pour Kidal a commencé », ont commenté mercredi les médias pro-gouvernementaux au Mali, spéculant que l’offensive terrestre allait maintenant arriver. De nouvelles attaques de drones auraient eu lieu mercredi matin. Dans sa déclaration, l’alliance touarègue CSP a accusé la « junte terroriste du Mali » de « nettoyage ethnique ciblé » à l’aide de combattants russes Wagner et de drones turcs et a appelé les citoyens du nord du Mali, qu’ils appellent « Azawad », à « mobiliser tous les Fronts pour débarrasser enfin du terrorisme institutionnalisé sur notre territoire ».
Le retrait de l’ONU de Kidal est aventureux dans cette situation. Il a fallu une semaine aux 850 casques bleus, envoyés pour la plupart du Tchad, à partir du 31 octobre, pour effectuer la route terrestre extrêmement dangereuse de Kidal à Gao, située à 350 kilomètres de là, où le contingent de la Bundeswehr allemande de la Minusma pose actuellement ses dernières valises.
Dans la région située entre Gao et Kidal, les casques bleus de l’ONU ont été par le passé la cible de nombreuses attaques de groupes terroristes islamistes. Cependant, les autorités maliennes n’ont pas autorisé la Minusma à évacuer par voie aérienne ni même à effectuer des reconnaissances aériennes afin d’identifier à temps les attaquants potentiels. Le convoi a été attaqué à six reprises avec des engins explosifs et il y a eu 26 blessés qui ont ensuite dû être évacués par hélicoptère. Comme l’ONU n’était pas autorisée à amener des camions supplémentaires à Kidal, les Casques bleus ont dû abandonner tout le camp sur place. A moins qu’il n’ait été détruit auparavant, il est désormais aux mains des rebelles.