Fin des missions de l’UE au Niger : une expulsion en demi-teinte

Les putschistes militaires du Niger décident de mettre fin aux missions de coopération militaire de l’UE avec le Niger. L’UE aurait pu proposer cela elle-même.

Il y a quelques mois à peine, Josep Borrell, le représentant de l’UE pour la politique étrangère, dressait un bilan dévastateur des activités de l’Union européenne dans la région africaine du Sahel. En dix ans, les missions de l’UE au Mali et au Niger auraient formé au total 30 000 membres des forces armées locales, dont 18 000 soldats, pour 600 millions d’euros, a-t-il rapporté au Parlement européen.

« Cela n’a pas aidé à consolider les forces armées pour soutenir les gouvernements démocratiques, mais plutôt à les renverser. » Dans ces conditions, il est étonnant que l’UE ne mette pas fin à ses diverses missions de formation et de renforcement des capacités au Mali et au Niger. laissez-le continuer autant que possible, même si ce n’est que sur papier et occupé avec vous-même. L’UE a mis fin à la coopération en matière de sécurité au Mali et au Niger.

Mais la mission au Mali EUTM Mali est toujours là, même s’il n’a plus de partenaire local, et publie des annonces sur les activités du Mali, comme la récente célébration de la fête nationale roumaine. Les missions au Niger ne sont plus stoppées par l’UE de sa propre initiative, mais l’armée au pouvoir au Niger les expulse – un succès de propagande totalement inutile et facilement évitable pour les putschistes, qui en même temps se rapprochent publiquement de la Russie.

L’Allemagne et l’UE devraient mettre fin cette année à leur coopération militaire avec les États de la région du Sahel. La mission de l’ONU au Mali partira finalement d’ici la fin de l’année, l’ensemble du contingent de la Bundeswehr est attendu la semaine prochaine et son partenaire la France partira quand même.

Il existe certainement des besoins et des opportunités pour la politique de développement et la coopération économique de l’Allemagne avec les putschistes militaires et les gouvernements non élus dans une région du monde stratégiquement importante. Mais Bruxelles et Berlin doivent enfin laisser derrière eux l’héritage des temps passés et des illusions.