« Geste de bonne volonté »
Pendant de nombreuses années, les États-Unis ont traité l’État caribéen de Cuba comme un sponsor du terrorisme. C’est le cas depuis longtemps sous Biden. Dans ses derniers jours au pouvoir, le président américain sortant veut changer cela. Il poursuit un plan qui vise également à aider les opposants emprisonnés sur l’île.
Le président américain Joe Biden a décidé de retirer Cuba de la liste américaine des États soutenant le terrorisme, selon un responsable gouvernemental. « Nous ne disposons d’aucune information permettant de désigner Cuba comme État soutenant le terrorisme », a déclaré un haut responsable du gouvernement américain. Biden veut informer ce mardi le Congrès, qui doit examiner une telle décision, a-t-on indiqué à Washington. On espère que la radiation de la liste pourrait avoir lieu avant l’entrée en fonction de Donald Trump lundi.
Il s’agit probablement d’une mesure essentiellement de nature symbolique. Le prédécesseur et successeur de Biden, Donald Trump, a remis Cuba sur la liste peu avant la fin de son premier mandat. Cependant, la question de savoir si Cuba sera finalement retirée de la liste des pays terroristes pourrait encore être entre les mains de Trump. Il peut revenir sur la décision de Biden immédiatement après son investiture lundi.
Avec cette annonce, le gouvernement américain veut garantir la libération des personnes injustement emprisonnées à Cuba, y compris celles qui ont participé aux manifestations contre les dirigeants cubains en 2021. L’Église catholique s’y engage également actuellement. « Nous pensons qu’un nombre important de personnes seront libérées », a déclaré un responsable gouvernemental. On suppose que certains pourraient être libérés avant la fin de la présidence de Biden lundi.
Le responsable gouvernemental a déclaré que cette décision était un « geste de bonne volonté », qu’elle aidait le peuple cubain et qu’elle était dans l’intérêt national des États-Unis. Cette décision lèverait également théoriquement certaines restrictions sur les transactions financières avec des entités à Cuba.
Cuba inscrite sur la liste des terroristes en 1982
La désignation d’État soutenant le terrorisme s’accompagne de sanctions sévères. Entre autres choses, l’aide étrangère américaine est sévèrement restreinte, les exportations et ventes d’armes sont interdites et il existe des contrôles à l’exportation pour les biens pouvant être utilisés à des fins civiles et militaires. Outre Cuba, la Corée du Nord, l’Iran et la Syrie figurent actuellement sur la liste des pays terroristes.
Cuba a été ajoutée à l’index américain en 1982, entre autres parce qu’elle avait hébergé des membres de l’organisation clandestine basque ETA et de la guérilla colombienne des FARC. Le gouvernement de Barack Obama a retiré le pays socialiste de la liste des pays terroristes en 2015, levant ainsi un obstacle important au rapprochement diplomatique entre pays voisins après des décennies de période glaciaire.
L’administration Trump, à son tour, est revenue sur cette décision en 2021, peu avant de céder les rênes à Biden. Le raisonnement de l’époque était que le gouvernement soutenait le terrorisme international et opprimait son propre peuple. Le soutien au président autoritaire Nicolas Maduro a également été dénoncé. La raison invoquée à l’époque était que l’État socialiste des Caraïbes avait refusé d’extrader vers la Colombie dix dirigeants de la guérilla de gauche ELN, recherchés là-bas pour une attaque contre une académie de police à Bogotá.