Grande inquiétude concernant Rafah
Les États de l’UE et les États-Unis exigent un cessez-le-feu d’Israël et du Hamas
Le gouvernement israélien souhaite poursuivre son offensive terrestre dans la bande de Gaza, à Rafah, où plus d’un million de Palestiniens cherchent refuge. La pression internationale s’accentue. Les États de l’UE militent en faveur d’un cessez-le-feu, les États-Unis présentent un projet de résolution au Conseil de sécurité de l’ONU.
L’Allemagne et 25 autres États de l’UE appellent à un cessez-le-feu humanitaire immédiat dans la guerre à Gaza. Cela devrait conduire à un cessez-le-feu durable, à la libération inconditionnelle des otages et à la fourniture d’une aide humanitaire, selon un communiqué publié à l’issue d’une réunion des ministres des Affaires étrangères de l’UE à Bruxelles.
La décision de la Cour internationale de Justice du 26 janvier est également évoquée comme toile de fond de cette demande. Il a donné à Israël un mandat contraignant en vertu du droit international pour faire tout son possible pour empêcher le génocide dans la bande de Gaza. « Nous réitérons l’importance d’assurer à tout moment la protection de tous les civils, conformément au droit international humanitaire », indique le communiqué.
Les ministres des Affaires étrangères des 26 États membres de l’UE appellent également Israël à ne pas entreprendre d’action militaire à Rafah, à l’extrême sud de la bande de Gaza, qui aggraverait la situation humanitaire déjà catastrophique et empêcherait la fourniture urgente des services de base et de l’aide humanitaire. . Plus d’un million de civils vivent actuellement dans la ville, pour la plupart des réfugiés venus d’autres régions de la bande de Gaza.
La ministre des Affaires étrangères Annalena Baerbock a participé au nom de l’Allemagne à la réunion de l’UE à Bruxelles. Le seul pays qui n’a pas souhaité soutenir l’appel commun était la Hongrie, selon les milieux diplomatiques. Le pays est considéré comme particulièrement favorable à Israël au sein de l’UE.
Les États-Unis formulent un projet de résolution
Entre-temps, il devient évident que les États-Unis, en tant qu’allié international le plus important d’Israël, s’éloignent encore davantage de l’opération militaire dans le sud de la bande de Gaza. Un projet de résolution soumis au Conseil de sécurité de l’ONU déclare que l’offensive terrestre prévue par Israël dans la ville de Rafah « conduirait à des dommages supplémentaires aux civils et à leur déplacement ultérieur, éventuellement vers les pays voisins ». Par conséquent, « une offensive terrestre d’une telle envergure ne devrait pas être menée dans les circonstances actuelles ». Le texte déclare également qu’un « cessez-le-feu temporaire à Gaza est nécessaire dès que possible ».
Il n’est pas encore clair si le projet sera soumis au vote de l’organe le plus puissant de l’ONU en guise de contre-texte à une résolution algérienne. Il est également fort possible qu’un des autres membres permanents du Conseil oppose son veto au texte en cas de vote. Néanmoins, la formulation de la proposition américaine semble refléter le malaise croissant du gouvernement américain face aux actions d’Israël dans la bande de Gaza.
Plus récemment, le président américain Joe Biden avait déjà mis en garde Israël : il était fermement convaincu qu’il fallait un « cessez-le-feu temporaire » pour libérer les otages. Il s’attend « à ce que les Israéliens ne mènent pas entre-temps une offensive terrestre massive ». L’armée israélienne souhaite présenter prochainement au cabinet de guerre un plan détaillé pour l’opération à Rafah, a rapporté le « Times of Israel » ce week-end. Le Premier ministre Benjamin Netanyahu insiste sur le fait que la lutte contre le Hamas se déroule également à Rafah, où environ 1,4 million de Palestiniens ont trouvé refuge. L’armée interviendra même s’il existe un accord pour libérer les otages israéliens, a-t-il déclaré samedi dernier.