Guerre à Gaza : un convoi de camions pillé

200 tonnes de nourriture devaient entrer dans la bande de Gaza mais ont été refoulées par Israël. Des gens désespérés ont pillé les camions.

LE CAIRE/GAZA dpa | Un convoi de camions transportant de la nourriture pour les habitants du nord de Gaza a été refoulé par des soldats israéliens puis pillé par une foule désespérée, selon le Programme alimentaire mondial des Nations Unies.

Comme l'a annoncé mardi à Rome le Programme alimentaire mondial (PAM), le convoi alimentaire était composé de 14 camions. Il a été refoulé par les forces israéliennes après une attente de trois heures au poste de contrôle de Wadi Gaza. Les camions ont été déroutés. Peu de temps après, une foule nombreuse de « personnes désespérées » a arrêté les camions et les a pillés. Ils ont déclaré avoir emporté environ 200 tonnes avec eux.

Le même jour, la Jordanie, les États-Unis et d’autres pays ont coordonné les livraisons d’aide aérienne les plus importantes à ce jour. Cependant, les Nations Unies font pression pour accroître les livraisons d’aide par camion. C'est le seul moyen d'éviter la famine à Gaza.

Dans la lutte pour un cessez-le-feu temporaire dans la guerre à Gaza, les États médiateurs veulent utiliser toutes leurs forces pour parvenir à un accord entre Israël et le Hamas islamiste peu avant le début du mois sacré musulman du Ramadan. Les États-Unis ont présenté au Conseil de sécurité de l'ONU un projet de résolution amendé appelant à un « cessez-le-feu immédiat ». Le projet de résolution de l'organe le plus puissant de l'ONU affirme qu'il existe « un besoin rapide et urgent d'un accord sur un cessez-le-feu immédiat d'environ six semaines à Gaza et la libération de tous les otages ».

Selon Biden, un cessez-le-feu avant le Ramadan est nécessaire de toute urgence

Le président américain Joe Biden a souligné mardi qu'un cessez-le-feu temporaire avant le Ramadan, qui commence dans quelques jours, était nécessaire de toute urgence. Afin de gagner du temps pour discuter d'un cessez-le-feu plus long, les négociateurs des États-Unis, du Qatar et de l'Égypte ont proposé au Caire un premier cessez-le-feu de courte durée, selon le journal américain « Wall Street Journal ».

Les pourparlers dans la capitale égyptienne devraient se poursuivre mercredi. « Si nous nous retrouvons dans des circonstances où cela continue jusqu'au Ramadan, alors cela pourrait être très, très dangereux », a déclaré Biden dans l'État américain du Maryland. Le Ramadan commence vers le 10 mars. « L’accord sur les otages est actuellement entre les mains du Hamas », a ajouté Biden.

Israël et certains négociateurs pensaient que le Hamas voulait intensifier les combats pour attiser les tensions dans la région pendant le mois sacré du jeûne des musulmans, a écrit le Wall Street Journal. Pour sa part, le Hamas souligne la menace d'Israël de lancer l'offensive terrestre prévue à Rafah, à la frontière sud de Gaza, si aucun accord n'est trouvé d'ici le Ramadan. Israël veut détruire les derniers bataillons du Hamas à Rafah. Dans la ville frontalière avec l'Égypte, environ 1,5 million de Palestiniens cherchent actuellement à se protéger des combats dans d'autres parties de Gaza.

Afin d'éviter une escalade des tensions entre Israéliens et Palestiniens majoritairement musulmans, le gouvernement israélien souhaite dans un premier temps autoriser les musulmans à prier sur le mont du Temple de Jérusalem pendant le Ramadan. Pendant le Ramadan, ils auront accès aux sanctuaires comme les années précédentes, a déclaré mardi soir le bureau du Premier ministre Benjamin Netanyahu. Cependant, la situation sécuritaire est réévaluée chaque semaine.

Des pourparlers indirects entre Israël et le Hezbollah sont prévus

Les partenaires de la coalition d'extrême droite de Netanyahu avaient exigé des restrictions massives sur l'accès des musulmans au Mont du Temple pendant le Ramadan. L’armée et les services secrets l’ont toutefois déconseillé. De telles restrictions pourraient créer une situation explosive, affirment-ils. Le Mont du Temple, également connu sous le nom de Haram al-Sharif, est sacré tant pour les juifs que pour les musulmans.

Selon des sources libanaises, des négociations indirectes sur le conflit entre Israël et les milices du Hezbollah au sud du Liban débuteront également pendant le Ramadan. C'est ce qu'a annoncé mardi le Premier ministre libanais par intérim Najib Mikati, selon l'agence de presse officielle ANI.

Les responsables libanais étudiaient une proposition de l’envoyé américain Amos Hochstein, conseiller du président américain Joe Biden, qui se trouvait la veille à Beyrouth, la capitale libanaise, pour des entretiens. Il s’agissait d’une solution diplomatique entre les milices du Hezbollah et Israël, a-t-on dit. Depuis le début de la guerre à Gaza, suite au massacre perpétré par le Hamas, allié du Hezbollah, et d'autres groupes extrémistes en Israël le 7 octobre dernier, des bombardements répétés ont eu lieu dans la région frontalière israélo-libanaise.

Pendant ce temps, les services de télécommunications dans la bande de Gaza seraient à nouveau en panne. La partie sud de la zone côtière bouclée a été particulièrement touchée, a indiqué mardi soir sur la plateforme X (anciennement Twitter) l'organisation NetBlocks, connue pour surveiller les blocages d'Internet.

Le site d'information israélien « Ynet », citant des informations en provenance de la bande de Gaza, a également rapporté que les connexions Internet avaient été interrompues dans de vastes zones de Rafah, au sud de la bande côtière et dans la partie centrale de Gaza. Depuis le début de la guerre, les réseaux de communication dans la zone côtière bouclée sont tombés en panne à plusieurs reprises.