Inquiétudes concernant Orban ? : Madrid interdit les ventes de Talgo à la Hongrie

Des inquiétudes concernant Orban ?

Le constructeur ferroviaire espagnol Talgo a des carnets de commandes bien remplis et rencontre des difficultés à traiter les commandes. Cela suscite l’intérêt des acheteurs. L’État en rejette désormais une. Selon certaines informations, le gouvernement de Madrid s’inquiète de la sécurité des infrastructures, en raison de la proximité de la Hongrie avec la Russie.

Le gouvernement espagnol bloque la vente du constructeur ferroviaire Talgo à la Hongrie. Dans son veto à l’offre de 619 millions d’euros du consortium public Ganz-MaVag pour Talgo, le gouvernement a invoqué « des menaces pour la sécurité nationale et l’ordre public », comme l’a confirmé le ministère de l’Économie de Madrid. Le consortium entourant le constructeur ferroviaire hongrois MaVag (Magyar Vagon) comprend également le fonds souverain Corvinus. Talgo et Ganz-MaVag n’ont pas pu être contactés dans un premier temps pour commenter.

Talgo 3,93

Selon les médias, le gouvernement s’inquiète des relations étroites du Premier ministre hongrois Viktor Orban avec la Russie. Elle avait souligné à plusieurs reprises l’importance stratégique de Talgo car l’entreprise avait accès à des informations sensibles sur le réseau ferroviaire du pays, qui affectaient également la sécurité nationale. L’organisme de réglementation des valeurs mobilières CNMV a temporairement suspendu la négociation des actions de Talgo.

Talgo a un carnet de commandes de plus de quatre milliards d’euros, mais a des problèmes de capacité pour le traiter. L’année dernière, la Deutsche Bahn a attribué à Talgo la plus grosse commande de son histoire : les Espagnols doivent livrer 56 autres trains « ICE L » pour le transport longue distance pour un montant de 1,4 milliard d’euros.

Ganz-Mavag avait déjà soumis en mars son offre officielle de rachat de Talgo. Depuis lors, les spéculations sur les alternatives se sont multipliées dans les médias espagnols. Le concurrent tchèque Skoda Transportation a initialement manifesté son intérêt pour une fusion avec Talgo, mais a clairement indiqué fin juillet qu’il n’envisageait pas de proposition de rachat.

L’investisseur financier Trilantic détient environ 40 pour cent de Talgo. En mars, les médias ont rapporté que Trilantic envisageait de vendre ses actions à son rival suisse Stadler Rail, qui construit des locomotives à Valence. Il a été dit plus tard que l’État espagnol souhaitait acheter le paquet d’actions Trilantic. Skoda Transportation appartient au holding PPF Group, qui appartient à la veuve du milliardaire Petr Kellner, décédé il y a trois ans. L’entreprise n’a ses racines communes qu’avec le constructeur automobile Skoda du même nom, qui fait partie du groupe Volkswagen.