Montevidéo. Au nom de la fédération syndicale uruguayenne PIT-CNT, son président Marcelo Abdala a déposé une plainte contre le gouvernement lors de la 112e Conférence internationale de l'Organisation internationale du travail (OIT) à Genève.
Un document soumis indique que le gouvernement du président Luis Lacalle Pou « a violé les normes légales de sécurité et de santé des travailleurs ainsi que les principes de la négociation collective et de la protection des salaires ». Le PIT-CNT demande un arbitrage à l'OIT pour annuler la nouvelle loi sur le maintien du paiement des salaires des fonctionnaires en cas de maladie ou d'accident.
La nouvelle réglementation, en vigueur depuis le 1er avril, se fonde sur une loi de responsabilité et d’équilibre budgétaire d’octobre 2022. Elle prévoit essentiellement une réduction du maintien des salaires des employés de l’État de 25 pour cent à partir du neuvième jour de maladie. La limite supérieure de neuf jours peut facilement être dépassée, car les congés de maladie pour cause de maladie, d'accident, de maternité, de paternité ou pour soins à des proches sont possibles en Uruguay. Toutefois, les personnes appartenant à la haute fonction publique, telles que les diplomates, les juges et les procureurs, sont exclues du nouveau règlement.
Le 20 avril de la même année, il y a eu un arrêt de travail à l'échelle nationale, accompagné d'un avertissement au gouvernement : « La mesure est injuste et inconstitutionnelle. Le gouvernement doit être clair sur le fait que nous nous préparons à un long conflit. Ni les grèves ni les négociations avec le gouvernement n'ayant abouti à une solution, la fédération syndicale a décidé de soumettre le cas à l'OIT. Une médiation impliquant l'Organisation internationale du travail, le gouvernement et les syndicats est proposée. Durant l'arbitrage, la nouvelle réglementation sera suspendue et le PIT-CNT s'engage à ne pas utiliser d'armes de combat. L’arbitrage est un moyen rarement utilisé pour éviter un procès formel.
La justification légale avancée par le PIT-CNT est que les nouvelles réglementations ont été annoncées unilatéralement par le gouvernement sans la participation des syndicats, ce qui serait obligatoire en vertu de la loi. En outre, la loi viole le principe d'égalité de traitement inscrit dans la Constitution de l'Uruguay ainsi que les principes et accords fondamentaux de l'OIT, qui constituent une loi contraignante pour tous les pays signataires.
La plainte parle d'une réduction arbitraire des salaires et de la suppression des droits de 300 000 fonctionnaires et de leurs familles. Cette loi constitue un pas en arrière de plusieurs décennies dans la garantie de la sécurité du revenu à une époque de la vie où les gens ont un besoin urgent de sécurité financière. Il convient également de noter que les changements proposés pourraient conduire à des troubles car ils entraîneraient une inégalité de traitement entre les différents employés de l'État.
La fédération syndicale a reçu le soutien pour ses revendications de la Centrale syndicale américaine (Central Sindical de las Américas) et de la Confédération latino-américaine des employés publics (la Confederación Latinoamericana de Trabajadores Estatales).