Un tribunal de Brême autorise les manifestations pro-palestiniennes avec des exigences assouplies. Le slogan « Israël meurtrier d’enfants » est couvert par la liberté d’expression.
HAMBOURG | Le système judiciaire de Brême est divisé lorsqu’il s’agit d’évaluer les rassemblements pro-palestiniens. Selon une décision du tribunal administratif, les manifestants seront autorisés à utiliser le slogan « Enfant meurtrier Israël » et à montrer une carte d’Israël aux couleurs palestiniennes dans les semaines à venir. Lundi, le tribunal administratif a déclaré illégales les interdictions correspondantes émanant du service de l'ordre public dans le cadre d'une procédure accélérée, en invoquant la grande importance de la liberté d'expression (réf. 5 V 1013/24).
L’interdiction du slogan « Du fleuve à la mer – la Palestine sera libre », que le tribunal administratif avait également déclaré illégal, reste désormais en vigueur. Suite à une plainte du sénateur de l'Intérieur Ulrich Mäurer (SPD), le Tribunal administratif supérieur (OVG) a rétabli l'interdiction mardi.
Selon le tribunal administratif, la simple utilisation de ces slogans ne devrait pas porter atteinte à la sécurité publique. En termes de contenu, ils relèvent de la liberté d’expression. Cela inclut également « les opinions de nature raciste, antisémite ou inconstitutionnelle ». Toutefois, selon le Tribunal administratif supérieur, le slogan « Du fleuve à la mer » pourrait être punissable.
Rassemblement hebdomadaire prévu
Les rassemblements pro-palestiniens devraient avoir lieu chaque semaine du 2 mai au 13 juin au Grasmarkt de Brême. Le bureau de l'ordre public avait autorisé cela à la condition qu'aucune plaque d'immatriculation d'organisations interdites telles que le Hamas ne soit autorisée à être montrée. En outre, les déclarations incitant à la haine contre les Juifs sont interdites.
Les requérants évoquent la situation catastrophique dans la bande de Gaza. De nombreux civils ont été blessés et tués lors des attaques israéliennes, notamment des enfants. Le tribunal administratif a suivi ce conseil : l’expression « Israël est un meurtrier d’enfants » ne doit pas nécessairement être associée au mythe du complot selon lequel les Juifs auraient commis des meurtres rituels d’enfants.
En octobre 2023, le tribunal administratif a toujours considéré comme problématiques ce slogan ainsi que le slogan « Du fleuve à la mer » et peindre Israël aux couleurs palestiniennes et a confirmé une interdiction. Le tribunal explique que des conclusions différentes ont désormais été tirées en raison du décalage temporel. Le conflit au Moyen-Orient a changé à la suite de la contre-attaque israélienne. Le slogan ne pouvait donc plus être uniquement lié à l’attaque du Hamas.
L'OVG justifie l'interdiction de « Du fleuve à la mer » en affirmant que le slogan pourrait être une marque distinctive du Hamas. Il n'est pas possible de déterminer si tel est le cas dans le cadre d'une procédure accélérée. Contrairement au tribunal administratif précédent, l'OVG s'est prononcé contre les personnes inscrites à la manifestation en cas de doute.