La nouvelle politique occidentale de la Chine : il vaut mieux y regarder à deux fois

Récemment, la Chine s’est montrée nettement plus clémente envers l’Occident. Mais quiconque espère une nouvelle politique de détente doit être prudent.

Lorsqu’en septembre, à la télévision américaine, la ministre allemande des Affaires étrangères Annalena Baerbock a ouvertement qualifié le chef de l’État et du parti chinois Xi Jinping de dictateur, Pékin a immédiatement convoqué l’ambassadeur allemand. Des voix se sont élevées en Chine pour accuser le ministre allemand des Affaires étrangères de manquer de sens des proportions. Après tout, selon l’opinion, la Chine est une grande puissance qu’il ne faut pas provoquer inutilement.

Deux mois plus tard, lors de la réunion de la Coopération économique Asie-Pacifique (APEC) à San Francisco, le président américain Joe Biden a attribué pour la deuxième fois à Xi Jinping le même titre infâme. Mais les réactions ont été sensiblement différentes. Selon la porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Mao Ning, le terme est « extrêmement erroné et irresponsable ».

En conséquence, il y a même eu des signes d’un léger apaisement des tensions de la part de Pékin. Les vols directs entre les États-Unis et la Chine ont de nouveau augmenté rapidement. Le ministère chinois des Affaires étrangères a récemment annoncé une « exemption unilatérale de visa » d’un an pour les Allemands. Et à San Francisco, Xi Jinping a rappelé le soutien louable que l’armée de l’air américaine avait apporté à la Chine pendant la Seconde Guerre mondiale contre l’agression japonaise, avec sous-texte sans équivoque : « Nous étions des alliés et non des rivaux ! » Contrairement à Baerbock, l’opinion de Biden est restée la même. La classification claire des dirigeants du parti et de l’État chinois dans la catégorie Adolf Hitler n’est pas mentionnée dans les médias chinois. Les médias sociaux, par ailleurs confusément inondés de toutes sortes de « nouvelles » venues de l’étranger, ont été débarrassés, y compris des allusions à une querelle personnelle entre Xi et Biden.

Xi a rappelé le soutien de l’US Air Force dans la guerre contre le Japon

Jusqu’à présent, tout se situe dans le domaine de ce qui est diplomatiquement attendu : l’ambiance est censée s’améliorer un peu, tandis que dans le même temps la population reste en alerte. Cela ne signifie rien de bon pour l’avenir. Que ce soit à Paris, Berlin, Rome ou Bruxelles : les diplomates chinois ont répété à plusieurs reprises leurs « souhaits de paix » et leur « volonté de coopérer ». Mais dès que des questions se posent sur les tensions dans le détroit de Taiwan ou en mer de Chine méridionale, la raison d’État est reproduite à la lettre : cela a toujours été la seule affaire intérieure de la Chine, dans laquelle toute ingérence extérieure est interdite.

L’endoctrinement chinois s’étend aux écoles

Il en va de même pour la tentative de Pékin de maintenir son partenaire Moscou à l’abri de toute accusation d’agression dans la guerre contre l’Ukraine. Dans le cas des attaques du Hamas contre Israël, rien n’indique non plus que la Chine pourrait s’éloigner ne serait-ce que d’un millimètre de sa position anti-israélienne. « Le peuple israélien a obtenu la garantie de ses droits. Il est maintenant temps d’accorder leurs droits au peuple palestinien », a déclaré le ministre chinois des Affaires étrangères Wang Yi, quelques jours après l’attaque du Hamas.

Les Allemands accros aux affaires et passionnés par les affaires doivent examiner de près si les barrières qui leur sont imposées seront bientôt levées. Par exemple, l’affirmation selon laquelle les investisseurs des pays occidentaux hautement développés industriellement doivent donner à la Chine l’accès à ses technologies. La probabilité que cela soit annulé est extrêmement mince. Le Parti communiste multiplie depuis des mois ses efforts pour mener des actions impitoyables contre les espions occidentaux et leurs collaborateurs. Les appels lancés aux citoyens chinois en Chine et à l’étranger pour qu’ils soutiennent les tentatives du gouvernement visant à contrecarrer l’espionnage et à signaler tout mouchard s’étendent aux écoles. Cela seul en dit long.