Lima. La justice chilienne a statué que l’ancien président péruvien Alberto Fujimori pouvait être inculpé de cinq chefs de violations graves des droits humains au cours de son mandat (1990-2000).
Cette décision donne à l’État péruvien l’autorité nécessaire pour accuser l’ex-dictateur, entre autres, de stérilisations forcées. Le système judiciaire chilien a le pouvoir d’approuver ou de rejeter les poursuites contre l’ancien dirigeant en vertu du traité d’extradition bilatéral par lequel il a remis Fujimori au Pérou en 2007.
La décision de la Cour suprême chilienne fait suite à une demande du Pérou visant à prolonger la décision d’extradition en vigueur depuis 2007. À cette époque, Fujimori avait été arrêté et expulsé après sept ans de cavale au Japon et au Chili sur la base d’accusations de violations des droits humains portées contre lui au Pérou.
Dans un jugement de première instance, le juge Andrea Muñoz Sánchez a fait droit à la demande de prolongation de son extradition dans cinq affaires non encore jugées. Il s’agit notamment des stérilisations forcées des femmes pendant le règne de Fujimori. Le jugement indique qu’il existe « des soupçons raisonnables ou des indications rationnelles » selon lesquelles, pendant son mandat, en particulier entre 1995 et 2000, Fujimori a promu une politique de planification familiale visant « un système de contraception chirurgicale pour les femmes issues de classes socio-économiques inférieures, rurales ou urbaines ». zones marginales et territoires autochtones (…) Cela a abouti à des pratiques qui méconnaissaient le droit au consentement éclairé de ceux qui devaient se soumettre à cette technique invasive ». Plus de 300 000 femmes auraient été stérilisées sans leur consentement.
Fujimori devrait également être accusé d’exécutions extrajudiciaires à la prison de Castro Castro en 1992 et à l’ambassade du Japon en 1997. L’enlèvement et le meurtre de six membres de la famille Ventocilla en 1992 par le groupe militaire infiltré « Colina » seront également inculpés.
Après avoir été extradé vers le Pérou, Fujimori a été condamné à 25 ans de prison pour divers crimes contre les droits humains. Le 6 décembre 2023, il a été gracié par le président de l’époque, Pedro Pablo Kuczynski.