Le conseil de transition nouvellement installé vise à combler le vide institutionnel en Haïti

Port-au-Prince. Un conseil de transition composé de neuf membres a été créé par décret en Haïti en tant qu'organisme chargé d'assurer la réorganisation de la vie politique dans ce pays des Caraïbes. Son mandat devrait prendre fin le 7 février 2026.

Le Conseil aura tous les pouvoirs accordés au Président par la Constitution haïtienne. Les membres devraient nommer « rapidement » un Premier ministre et un gouvernement « inclusif ».

La nouvelle situation est généralement considérée comme une condition préalable au déploiement d’une force de police internationale approuvée par les Nations Unies et est considérée comme une première étape vers la tenue d’élections présidentielles au printemps 2026. Il s’agirait des premières élections dans ce pays en crise depuis 2016.

La Communauté des Caraïbes (Caricom) a répondu positivement à la création du Conseil, soulignant son ampleur et sa nature politiquement inclusive comme le signe d'un nouveau départ pour Haïti.

Cependant, des doutes apparaissent déjà quant à la capacité du gouvernement intérimaire soutenu par les États-Unis à affirmer son autorité dans le pays.

Le « caractère intégrateur » a été remis en question dès le départ car seules les personnalités publiques haïtiennes favorables au recours à une force de police internationale étaient admises en tant que membres. En outre, la participation des personnes touchées par les sanctions de l'ONU a été interdite. Cela exclut ce qu’on appelle l’alliance G9, une alliance de gangs et d’autres forces armées, et son éminent représentant Jimmy Chérizier. Les forces de l’Alliance contrôlent de grandes parties de la capitale et d’autres régions du pays.

La « coalition des gangs » a déjà déclaré sa détermination à insister sur son influence dans l'élaboration de l'avenir politique du pays. Le Conseil de transition a été établi sous les auspices de la Caricom et « sous l'œil vigilant du gouvernement américain » et n'est donc pas valide. Le gouvernement d’Haïti ne devrait pas être établi en dehors de ses frontières.

Après la mise en place du Conseil de transition, le plus grand hebdomadaire haïtien Haïti Liberté titrait : « Un Conseil présidentiel sans le peuple ! L'approche sous l'égide de la Caricom et des États-Unis n'aboutira à rien, selon les prévisions. Un modèle de plus a été imposé à Haïti, qui « comme d'habitude n'a rien à voir avec les maux réels dont souffre le pays ».

Cette « nouvelle règle de facto » confiait aux hommes politiques traditionnels le soin de rétablir la sécurité, de lutter contre la corruption, de stimuler le secteur économique et d'organiser des élections crédibles. En fait, ce ne sont encore là que des « ingrédients toxiques pour le développement du pays », selon le journal haïtien.