Le Nicaragua veut poursuivre l’Allemagne devant la CIJ pour son soutien à Israël

Managua/Berlin. Le gouvernement du Nicaragua a confirmé son intention de poursuivre l’Allemagne, la Grande-Bretagne, les Pays-Bas et le Canada devant la Cour internationale de Justice (CIJ) pour « soutien au génocide contre le peuple palestinien à Gaza ».

Selon un communiqué de presse, le Nicaragua a exhorté tous les gouvernements cités à cesser immédiatement de fournir des armes, des munitions, de la technologie et/ou des composants à Israël. Il est probable que ces fournitures seront utilisées pour faciliter ou commettre des violations de la Convention sur le génocide.

Le procès vise à inclure tous les actes de génocide. Le Nicaragua a rappelé dans une note verbale adressée aux quatre gouvernements que, sur la base des faits et circonstances des actions d’Israël contre les Palestiniens à Gaza le 26 janvier 2024, la CIJ a conclu « qu’au moins certains des droits revendiqués par l’Afrique du Sud sont plausibles ». .

La lettre aux quatre gouvernements précise ensuite que « l’obligation d’un État de prévenir et le devoir correspondant d’agir naissent dès que l’État connaît ou aurait dû normalement connaître l’existence d’une menace grave de génocide ».

Avec ce procès, le Nicaragua reprend la décision d’une nette majorité des juges de la CIJ selon laquelle il existe au moins des « preuves plausibles » d’intentions ou d’actions génocidaires de la part d’Israël (a rapporté Amerika21). Le Nicaragua est désormais un autre pays du Sud qui engage des poursuites devant les tribunaux internationaux.

En Amérique latine, la Bolivie, le Brésil, la Colombie, Cuba, le Nicaragua et le Venezuela ont soutenu le procès de l’Afrique du Sud.

Le Chili soumettra la situation en Palestine au Bureau du Procureur de la Cour pénale internationale pour demander « une enquête sur les crimes internationaux commis dans les territoires occupés ».

Le 23 janvier, le gouvernement du Nicaragua a demandé que le pays se joigne au procès de l’Afrique du Sud. La CIJ a reconnu cette demande vendredi dernier et a demandé aux parties concernées, Israël et l’Afrique du Sud, de commenter.

Le communiqué de la CIJ précise qu' »en vertu de l’article 62 du Statut, un État qui n’est pas partie à une affaire peut demander à la Cour d’être autorisé à intervenir s’il estime qu’un intérêt juridique est en jeu ».

Le Nicaragua « a affirmé dans sa demande d’intervention qu’il avait un intérêt juridique découlant des droits et obligations communs à tous les États parties à la Convention sur le génocide, en raison du caractère universel tant de la condamnation du génocide que de la coopération « qui est nécessaire pour libérer l’humanité du un fléau si odieux ».

L’engagement particulier du gouvernement nicaraguayen en faveur des droits du peuple palestinien a également des raisons historiques. Le Front sandiniste de libération (FSLN) et l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) ont entretenu très tôt des relations étroites. Durant sa lutte contre le dictateur Anastasio Somoza, le FSLN a reçu le soutien de la Palestine. Après la visite de Yasser Arafat au Nicaragua en 1980, l’OLP y a ouvert sa première mission diplomatique en Amérique centrale.

Plus récemment, en signe de relations privilégiées, une route principale de Managua a été rebaptisée « Pista Gaza » et le Parque Palestina a été inauguré.