Les conversations sont la seule chance

Les parties en conflit ne participent pas directement à la réunion de Genève. Mais la situation au Soudan est si désespérée que chaque contact est utile.

La situation de la population soudanaise est si terrible qu’aucun effort ne doit être fait pour la changer. Compte tenu des 2,5 millions de morts de faim que l’on craint au cours des six prochaines semaines, il n’y a pas d’alternative au cycle de négociations de Genève, auquel les États-Unis ont invité.

Cela est vrai même si le gouvernement soudanais boycotte les négociations parce qu’il veut d’abord gagner la guerre ; et aussi, même si la participation des milices de RSF aux pourparlers semble cynique au vu de leurs crimes.

Les deux parties belligérantes ne se reconnaissent même pas actuellement comme interlocuteurs légitimes. Même s’ils étaient tous les deux assis à table maintenant, cela ne changerait rien.

Ce qui est plus important à l’heure actuelle, c’est que les deux puissances militaires protectrices les plus importantes des parties belligérantes se sont rendues à Genève : l’Égypte en tant que puissance protectrice du gouvernement, les Émirats arabes unis en tant qu’alliés des RSF.

Les pouvoirs protecteurs des parties en conflit se réunissent

Avec les États-Unis et l’Arabie Saoudite comme négociateurs et la Ligue arabe et l’Union africaine comme observateurs, les acteurs internationaux les plus influents sont rassemblés en un seul endroit. C’est la condition préalable fondamentale à l’élaboration de mesures de résolution des conflits.

Pour que la paix au Soudan paraisse possible, les fournisseurs d’armes étrangers de tous bords devraient systématiquement abandonner et isoler les parties belligérantes soudanaises. Cela n’est possible que grâce à une action concertée et, par conséquent, instaurer la confiance entre les partenaires internationaux constitue actuellement l’étape la plus importante pour trouver un moyen de mettre fin à la guerre au Soudan. L’Égypte et les Émirats doivent passer du statut de garant de la guerre à celui de garant de la paix.

Bien entendu, le fait que des pourparlers aient lieu ne signifie pas que quelque chose en sortira – comme en témoignent les innombrables tentatives précédentes visant à résoudre le conflit au Soudan. Mais rien n’arrive sans discussions. Le sort de millions de personnes en dépend.