Les déplacements forcés dus au conflit armé ont augmenté en Colombie

Bogotá. Le Bureau du Médiateur colombien a déterminé que les déplacements forcés de civils ont augmenté de sept pour cent en 2023 par rapport à l’année précédente en raison de l’intensification du conflit armé entre guérilleros et forces armées et des affrontements entre groupes armés.

C’est ce qui ressort d’un rapport publié dans la presse locale en début de semaine.

En conséquence, 154 déplacements massifs ont eu lieu, touchant 54 665 personnes.

Le Conseil norvégien pour les réfugiés (NRC) a également récemment annoncé qu’environ 3 000 personnes dans la région du Pacifique avaient été victimes de déplacements forcés en raison d’affrontements armés au cours des deux premières semaines de janvier 2024.

Le Médiateur, Carlos Camargo, a informé que 17 départements colombiens ont été touchés par des déplacements massifs, Nariño étant le plus touché avec 9.445 familles et 23.483 individus. Viennent ensuite Chocó, Valle del Cauca, Antioquia, Cauca et Bolívar.

Selon Camargo, 50 pour cent des déplacements sont dus à des affrontements entre groupes armés illégaux qui luttent pour le contrôle des zones. C’est avant tout l’augmentation des plantations illégales qui a conduit à une augmentation de la violence dans diverses zones et à des conflits territoriaux entre ces groupes.

Il ne s’agit pas seulement de réagir et de prendre soin des victimes, mais aussi de travailler sur la prévention afin qu’il n’y ait plus de personnes déplacées, poursuit l’autorité dans un communiqué. Cette dernière relève de la responsabilité du gouvernement.

Les actions violentes des groupes armés illégaux dans les zones affectant les communautés doivent cesser. Il s’agit notamment de la propagation de la culture de la drogue, des conflits territoriaux, des meurtres, des enlèvements, de l’extorsion, du trafic d’êtres humains, du recrutement forcé d’enfants et de jeunes, des menaces contre les dirigeants sociaux et les défenseurs des droits de l’homme et des meurtres de signataires de la paix, a souligné Camargo.

Le médiateur a remis en question les négociations entre le gouvernement de Gustavo Petro et l’Armée de libération nationale (ELN) et l’État-major central (EMC) des Forces armées révolutionnaires de Colombie, un groupe dissident de l’ancienne guérilla des FARC. Le cessez-le-feu avec ces groupes a accru la menace contre les droits humains dans le pays, a-t-il déclaré.

Pour sa part, le gouvernement affirme que le cessez-le-feu a entraîné une diminution des attaques, des meurtres et des blessés au sein des forces armées.

Cependant, la population civile continue d’en faire les frais, prise entre les feux croisés des conflits liés aux revenus illégaux et au contrôle territorial.

Parallèlement, les délégations du gouvernement et de l’ELN ont convenu en début de semaine de prolonger le cessez-le-feu bilatéral jusqu’au 5 février. La décision a été prise dans le cadre du sixième cycle de pourparlers de paix à La Havane, la capitale cubaine.