Londres n’est pas convaincue non plus
La Russie menace l’Europe, mais l’Allemagne ne veut pas se plier aux exigences du président élu américain d’une augmentation massive des dépenses de défense. La Grande-Bretagne considère l’initiative républicaine comme une simple rhétorique.
Le chancelier Olaf Scholz s’est prononcé contre la demande du futur président américain Donald Trump d’augmenter les dépenses de défense à 5 % de la production économique. Cela représenterait environ 200 milliards d’euros par an pour l’Allemagne avec un budget fédéral d’environ 490 milliards, a déclaré Scholz dans un podcast vidéo du magazine « Focus ». En plus du budget ordinaire de la défense, cela signifierait 150 milliards d’euros d’économies ou de dette supplémentaire.
« C’est pourquoi je pense qu’il est préférable de se concentrer sur la voie sur laquelle l’OTAN s’est entendue depuis longtemps », a déclaré Scholz, qui avait déjà commenté la question dans un communiqué mercredi. Il a maintenant confirmé qu’il existe « une procédure très claire » au sein de l’OTAN en ce qui concerne les dépenses de défense. « Les objectifs capacitaires de notre alliance de défense sont maintenant décrits. Chaque pays se voit confier une tâche et il faut ensuite refaire le calcul. »
Le ministre fédéral de la Défense a également qualifié les exigences de Trump de trop élevées. « Je ne sais pas quel pays pourra se le permettre », a-t-il déclaré lors de la réunion du groupe de contact ukrainien à Ramstein. Il ne s’agit « pas d’une question de pourcentages », mais de la manière dont les objectifs capacitaires de l’OTAN sont « définis et atteints ».
Londres : les exigences de Trump relèvent de la rhétorique
Le ministre britannique des Affaires étrangères, David Lammy, a accusé Donald Trump de ne pas répondre à ses propres demandes d’augmentation des dépenses de défense. « Avant de parler de la direction que nous prenons, nous devons être clairs sur le fait que les Etats-Unis consacrent 3,38% de leur produit intérieur brut à la défense », a déclaré Lammy dans une interview à la BBC. Trump doit d’abord présenter un plan sur la manière dont les États-Unis souhaitent atteindre les cinq pour cent.
Selon le politicien travailliste Lammy, la demande de Trump est plus une rhétorique qu’une cible sérieuse. Derrière cela se cache la prise de conscience que la Chine et la Russie dépensent beaucoup plus. C’est pourquoi la Grande-Bretagne s’en tient à son objectif d’atteindre la barre des 2,5 pour cent.
L’OTAN s’est jusqu’à présent mise d’accord sur des dépenses de défense d’au moins deux pour cent. L’Allemagne a atteint cet objectif pour la première fois l’année dernière, notamment grâce au fonds spécial pour la Bundeswehr, approuvé après le début de la guerre d’agression de la Russie contre l’Ukraine. Toutefois, cette somme devrait être épuisée au plus tard en 2028. Le budget ordinaire de la défense s’élevait à près de 52 milliards d’euros l’année dernière. Cela représente environ 1,2 pour cent de la production économique.