L’opposition est délocalisée
Le parti d’Orban boycotte la réunion sur l’adhésion de la Suède à l’OTAN
Le Premier ministre hongrois fait un pied de nez à la Suède depuis un certain temps déjà lorsqu’il s’agit de la volonté du pays d’adhérer à l’OTAN. Les députés du parti Fidesz d’Orban restent désormais manifestement à l’écart lorsque le Parlement se réunit pour voter sur l’inclusion dans l’alliance de défense.
En raison d’un boycott du parti au pouvoir, une session extraordinaire du parlement hongrois prévue par l’opposition sur l’adhésion de la Suède à l’OTAN a été reportée. Sur 199 députés, seuls 51 ont voté sur l’ordre du jour, raison pour laquelle la séance a dû être ajournée. A l’exception du vice-président du Parlement, Sandor Lezsak, les membres du parti national-conservateur Fidesz sont restés à l’écart de la réunion.
Les hommes politiques de presque tous les partis d’opposition ont fait pression pour une ratification rapide de la demande d’adhésion de la Suède. Agnès Vadai, du plus grand parti d’opposition, a accusé le Premier ministre hongrois Viktor Orban d’avoir retardé le vote en raison de sa « vanité personnelle ». Elle a déclaré qu’il souhaitait « faire la une de la presse internationale » et envoyer un signal au président russe Vladimir Poutine en déstabilisant l’OTAN et l’UE.
Selon l’ambassade américaine à Budapest, la session parlementaire de lundi s’est déroulée en présence de l’ambassadeur américain David Pressman et de représentants de 14 autres pays de l’OTAN. Les États-Unis ont rappelé vendredi à Orban dans un communiqué sa promesse d’agir en faveur de l’adhésion de la Suède à l’OTAN « dans les plus brefs délais ». La session parlementaire de ce lundi est une telle opportunité, dit-il.
Prochain vote fin février
En réponse à la guerre d’agression de la Russie contre l’Ukraine, la Suède, traditionnellement non alignée, a demandé à devenir membre de l’OTAN avec son pays voisin, la Finlande, en mai 2022. La Finlande a pu rejoindre l’alliance militaire en avril, tandis que la Suède a dû attendre en raison des blocus imposés par la Turquie et la Hongrie. Fin janvier, Ankara a finalement donné son feu vert à l’adhésion de la Suède.
Peu de temps après, Orban a invité le Premier ministre suédois Ulf Kristersson à Budapest pour discuter de la question. Bien qu’il ait accepté l’invitation, il a rejeté toute « négociation » et « exigence » concernant l’adhésion de son pays à l’OTAN. La coalition gouvernementale hongroise a déclaré qu’elle souhaitait attendre la visite du Premier ministre suédois avant de ratifier l’accord.
Le Parlement hongrois se réunira pour sa prochaine session le 26 février. Ensuite, sous réserve de l’approbation d’Orban, la ratification de la demande d’adhésion de la Suède serait possible.