Mandats d’arrêt contre le Hamas et Netanyahu : la « résistance » était un crime de guerre

La CPI a demandé des mandats d'arrêt contre les dirigeants du Hamas ainsi que contre Netanyahu et Galant. Le Hamas ne changera pas – Israël le fera.

Le procureur en chef de la Cour pénale internationale (CPI) demande des mandats d'arrêt contre cinq personnalités clés de la guerre à Gaza. Trois d'entre eux concernent la direction du Hamas : Jahia Sinwar, chef du groupe terroriste dans la bande de Gaza, Mohammad Deif, chef de la branche armée, et Ismael Haniyeh, chef du Politburo du Hamas. Les deux autres sont le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et le ministre de la Défense Joav Galant.

La raison des mandats d'arrêt contre les trois chefs du Hamas n'est pas surprenante : le procureur général les accuse de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité : pour « l'extermination » et le meurtre de centaines de civils en Israël le 7 octobre et pour avoir pris au moins 245 personnes prises en otage à Gaza et pour violences sexuelles et torture d'otages commises par des combattants du Hamas.

À l’inverse, cela semble signifier que même si l’on doute à plusieurs reprises – par exemple lors des manifestations dans des universités d’élite aux États-Unis et en Europe – que les combattants du Hamas ont également infligé des violences sexuelles à leurs victimes, la CPI considère ces rapports comme suffisamment crédibles. Et que la « résistance » du Hamas, comme l’appellent certains dans les camps de protestation et les manifestations de rue, répond aux critères des crimes contre l’humanité et des crimes de guerre.

Le procureur général accuse cependant Netanyahu et Galant, entre autres, d’avoir « volontairement utilisé la famine des civils comme méthode de guerre » et de priver systématiquement « les biens qui sont nécessaires de toute urgence à la survie » de la population de Gaza. A titre d'exemple, le procureur en chef cite l'interruption de l'approvisionnement en eau d'Israël vers Gaza immédiatement après le 7 octobre.

Bonne volonté internationale dans l’intérêt d’Israël

Israël semble maintenant s'effondrer, ce contre quoi les alliés occidentaux tels que les États-Unis et l'Allemagne mettent en garde à plusieurs reprises : alors que presque aucun d'entre eux ne remet en question sérieusement le droit d'Israël à l'autodéfense, la protection insuffisante des civils à Gaza et la livraison inégale des armes. .. L’approvisionnement en aide est un point de discorde récurrent.

Le Hamas n’a probablement aucun intérêt à changer sa façon de traiter les otages. Les crimes décrits par la CPI sont en partie le contenu de sa charte. Mais Israël pourrait – et l’a déjà fait – adapter sa guerre. Cela ne change pas les mandats d’arrêt demandés, mais cela change la façon dont Israël est perçu – du moins par ses alliés. Face aux mandats d’arrêt internationaux, il faudrait s’intéresser beaucoup à leur bonne volonté.